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Pas de condamnation d’Israël pour l’attaque contre le poste onusien de Khiam Le Conseil de sécurité se dit « choqué » par la mort des quatre observateurs de l’ONU

NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL Le Conseil de sécurité a adopté hier à l’unanimité, mais sous une forme édulcorée, la troisième version de la déclaration présidentielle proposée par la Chine, concernant le bombardement israélien d’un poste de l’ONU à Khiam, qui avait fait quatre tués parmi les observateurs onusiens. La version finale épurée à la demande expresse des Américains omet la condamnation de « toute attaque délibérée contre le personnel de l’ONU». Le Conseil est « profondément choqué et bouleversé par les tirs effectués par les forces de défense israéliennes sur un poste d’observation de l’ONU au Liban-Sud le 25 juillet, qui a causé la mort de quatre observateurs militaires onusiens », dit cette déclaration, lue par l’ambassadeur de France, Jean-Marc de La Sablière, président du Conseil pour juillet. Le Conseil « appelle le gouvernement d’Israël à mener une enquête complète sur ce drame, en tenant compte de tout élément pertinent fourni par les autorités des Nations unies, et d’en rendre les résultats publics le plus tôt possible », poursuit le texte. Le Conseil « est profondément préoccupé de la sécurité du personnel de l’ONU et souligne, à cet égard, qu’Israël et toutes les autres parties concernées doivent se conformer pleinement à leurs obligations au regard de la loi humanitaire internationale, relative à la protection du personnel onusien et associés, et souligne l’importance qu’il y a à s’assurer que le personnel de l’ONU ne soit pas l’objet d’attaques », ajoute le document. « Le Conseil exprime sa profonde préoccupation devant les victimes civiles libanaises et israéliennes, et leurs souffrances, la destruction d’infrastructures civiles et le nombre croissant de personnes déplacées », conclut la déclaration Le texte, proposé par la Chine, a été amputé de son troisième paragraphe qui stipulait ce qui suit : « Le Conseil de sécurité condamne l’attaque contre un poste de l’ONU établi de longue date et bien marqué à Khiam, malgré les assurances données par les autorités israéliennes que les positions de l’ONU seront épargnées. » Un deuxième amendement concerne l’enquête qui, dans la nouvelle formule, sera menée par Israël seul et non plus « en coordination avec l’ONU ». La phrase stipulant que « les preuves matérielles fournies par les autorités onusiennes seront prises en compte dans les investigations » a été supprimée tout comme celle qui appelle au respect des règles et des principes du droit humanitaire pour la protection du personnel de l’ONU. Dans le paragraphe soulignant la préoccupation du Conseil de sécurité face à l’impact de la guerre, le Conseil de sécurité s’arrête sur « le nombre croissant des populations poussées à l’exode », alors que dans le texte initial il était fait mention des « populations libanaises poussées à l’exode ». Si le texte a pu être voté hier, c’est parce que la Chine, qui a perdu l’un de ses soldats lors du bombardement de Khiam, avait auparavant prévenu les États-Unis que son hostilité à ce texte risquerait de compromettre les pourparlers en cours à l’ONU sur la crise nucléaire iranienne. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne devaient mettre la dernière main à un projet de résolution visant à forcer l’Iran à cesser ses activités d’enrichissement d’uranium, mais « la réunion a été reportée », comme l’a indiqué à la presse l’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vitaly Tchourkine, précisant qu’aucune autre date n’a été fixée pour l’instant. Après le vote de la déclaration présidentielle, le représentant de la Chine, Wang Guangya, qui avait exprimé avec force sa « frustration et celle d’autres membres du Conseil de sécurité », s’est déclaré « satisfait et soulagé que le Conseil de sécurité ait fini par arriver à un accord sur le texte ». « Le Conseil de sécurité ne le fait pas seulement pour les victimes et leurs familles, mais pour rendre justice à toute l’organisation. Presque tous les membres ont fortement condamné l’attaque. Cette organisation est la nôtre. Ces personnes travaillent pour nous. Il est de notre devoir de les aider », a-t-il dit. Concernant le silence du Conseil de sécurité depuis le début des combats, l’ambassadeur Guangya a indiqué qu’il « était vraiment malheureux que rien n’ait été fait au niveau du Conseil. On aurait pu arrêter ce conflit. La plupart des morts sont des civils. On devrait l’arrêter. Mais malheureusement, ce Conseil ne peut rien faire », s’est-il lamenté. De son côté, l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Dan Gillerman, a indiqué que son gouvernement « exprime son profond regret pour l’accident tragique qui a coûté la vie à quatre Casques bleus d’Australie, du Canada, de Finlande et de la Chine ». Il a considéré que la déclaration présidentielle est « juste et équilibrée » avant d’exprimer son « désarroi » devant l’expression utilisée par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, selon laquelle cette attaque est « délibérée ». « Israël ne prendra jamais pour cible le personnel de l’ONU. C’est une guerre, et comme dans toute guerre, des erreurs sont commises. Je suis heureux que le secrétaire général soit revenu sur sa déclaration. Les mots qu’il a utilisés ne sont pas dignes d’un diplomate. Cet après-midi, des tirs de roquettes provenant de positions du Hezbollah se sont abattus sur la Finul à al-Manara », a-t-il ajouté. Concernant le renouvellement du mandat de la Finul et sa fonction future, le représentant d’Israël a clairement indiqué que les Casques bleus « sont restés trop longtemps pour être efficaces ». « La cohabitation de la Finul avec le Hezbollah est une partie du problème. Et son renouvellement n’aidera pas les choses. Dans cette situation volatile, une force internationale serait la bienvenue avec un mandat clair pour désarmer le Hezbollah », a-t-il ajouté. « Tous les membres du Conseil de sécurité ont réagi à ces événements très déroutants et à la mort tragique de ces Casques bleus. La communauté internationale a été frappée par cette attaque », avait déclaré à la presse M. Jean-Marc de La Sablière, lors d’un point de presse à New York. Le secrétaire général, qui avait condamné cette attaque « apparemment délibérée, menée par les forces de défense israéliennes », avait suggéré qu’une enquête conjointe de l’ONU et de l’armée israélienne soit menée, après un entretien « avec le Premier ministre israélien qui avait estimé qu’il s’agissait sans aucun doute d’une erreur ».
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

Le Conseil de sécurité a adopté hier à l’unanimité, mais sous une forme édulcorée, la troisième version de la déclaration présidentielle proposée par la Chine, concernant le bombardement israélien d’un poste de l’ONU à Khiam, qui avait fait quatre tués parmi les observateurs onusiens. La version...