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L’Asie du Sud-Est incite Rangoon à libérer les opposants politiques La Birmanie divise la « famille » Asean

Les ministres des Affaires étrangères d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis hier à Kuala Lumpur, sont une fois de plus divisés sur la ligne à adopter face à la Birmanie, habituée à ne subir que de simples remontrances verbales de l’organisation. De récents propos du chef de la diplomatie malaisienne, Syed Hamid Albar, ont laissé augurer une position plus ferme à l’égard de la junte, dont les violations des droits de l’homme ternissent l’image de l’Asean. « L’Asean a atteint maintenant un stade où il est impossible de prendre la défense d’un membre lorsqu’il ne fait aucun effort pour coopérer ou se prendre en main », avait-il dit. Mais, comme à l’accoutumée, le communiqué final des ministres a été édulcoré notamment à la suite de pressions du Cambodge, du Laos et du Vietnam, a indiqué un haut responsable indonésien sous le couvert de l’anonymat. Un projet de déclaration obtenu mi-juillet par l’AFP incitait la junte militaire au pouvoir à Rangoon à libérer les opposants politiques, parmi lesquels le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Le texte déplorait aussi le traitement réservé en mars par la junte à l’émissaire de l’Asean, d’abord interdit d’accès puis empêché de rencontrer la prisonnière politique assignée à résidence depuis 2003. Les versions de la déclaration ministérielle ont été amendées au fil des réunions et le passage le plus sensible prudemment mis entre guillemets, sa formulation faisant toujours l’objet de tractations. « Pour être honnête, nous éprouvons de la frustration quant au manque de progrès », a confié hier le ministre indonésien des Affaires étrangères, Hassan Wirayuda. Mais d’ajouter aussitôt : « Nous ne discutons pas de sanctions. Ce n’est pas dans les habitudes de l’Asean. Nous poursuivrons le dialogue avec la Birmanie. » Fidèle à sa politique de non-ingérence inscrite dans ses statuts, le bloc refuse de céder aux appels de l’Occident demandant la suspension de Rangoon de l’Association. Depuis deux ans, le régime militaire birman est censé élaborer une nouvelle Constitution et, à terme, organiser un référendum. Mais ces pourparlers sans date butoir s’éternisent, illustrant le peu d’engagement des généraux qui se sont succédé au pouvoir depuis 1962. Le ministre singapourien des Affaires étrangères, George Yeo, est encore plus clair sur la solidarité qui prévaut dans l’organisation : « C’est comme un membre de la famille qui traverse une période difficile et souhaite un peu plus de temps. Et nous devrions donc le laisser un peu souffler mais le garder tout de même au sein de la famille. » Faute de pouvoir peser sur cet encombrant partenaire, les ministres pourraient décider cette semaine de passer le relais aux Nations unies, a laissé entendre le secrétaire général de l’Asean, Ong Keng Yong. « La Birmanie a décidé que l’ONU devait être son interlocuteur », a renchéri M. Yeo en faisant remarquer que, à la différence de l’émissaire de l’Asean, celui de l’ONU a eu droit à des égards. Ibrahim Gambari avait pu exceptionnellement rencontrer fin mai l’opposante Aung San Suu Kyi. Mais aux yeux de la délégation birmane, il n’existe aucun traitement de faveur. « Ce n’est pas vrai. Nous n’avons jamais snobé l’Asean... Nous faisons bien partie de la famille », a assuré au New Straits Times le responsable du secrétariat de la Birmanie auprès de l’Asean, Aung Bwa.

Les ministres des Affaires étrangères d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis hier à Kuala Lumpur, sont une fois de plus divisés sur la ligne à adopter face à la Birmanie, habituée à ne subir que de simples remontrances verbales de l’organisation.

De récents propos du chef de la diplomatie malaisienne, Syed Hamid Albar, ont laissé augurer une position plus ferme à...