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Le Conseil de sécurité appelle à l’adoption de mécanismes musclés de protection L’ONU tente de secourir les enfants pris dans les conflits armés

Le Conseil de sécurité de l’ONU a débattu hier du sort des enfants pris dans les conflits armés, appelant à l’adoption de mécanismes musclés pour détecter les violations des droits de l’enfant et sanctionner leurs auteurs, qu’il s’agisse d’États ou de mouvements rebelles. Le Conseil avait adopté en juillet 2005, à l’initiative de la France, la résolution 1612, qui mettait sur pied pour la première fois un mécanisme de surveillance et de communication sur six violations graves des droits de l’enfant dans le monde. Cette résolution prévoyait la mise en place progressive d’équipes spéciales de l’ONU pour surveiller onze zones de conflits et soumettre des rapports réguliers sur l’attitude des belligérants à l’égard des enfants. En cas d’infractions, ces rapports doivent servir à punir les contrevenants. Ces violations incluent le meurtre ou la mutilation, le recrutement d’enfants soldats, le viol, l’enlèvement d’enfants, la privation d’accès aux services humanitaires et l’attaque d’écoles ou d’hôpitaux. Malgré quelques progrès depuis un an dans des pays comme la Sierra Leone, le Burundi, le Liberia et la République démocratique du Congo (RDC), « plus de 250 000 enfants continuent d’être utilisés comme enfants soldats de par le monde », a déploré devant le Conseil Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l’ONU pour les enfants dans les conflits armés. Elle a souligné la nécessité de « réponses durables basées sur le développement, qui puissent résulter en une réintégration réelle de ces enfants ». Ann Veneman, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), a également appelé à l’adoption de mesures fermes pour combattre l’utilisation des enfants comme soldats et les violences sexuelles à leur égard. Un symposium se tiendra à la fin de l’année à Paris sur des programmes de prévention, démobilisation et réinsertion offrant aux enfants diverses formations ainsi qu’un soutien psychologique, a-t-elle rappelé. « Depuis 1996, environ deux millions d’enfants sont morts du fait des guerres, 12 millions ont perdu leur toit et six millions ont été blessés », a regretté Mme Veneman. L’ambassadeur de France à l’ONU, Jean-Marc de La Sablière, qui préside le Conseil en juillet, a déclaré que celui-ci devait être prêt à utiliser « tout son arsenal de mesures pour punir ceux qui défient son autorité en refusant d’appliquer ses résolutions » sur la protection des enfants dans les conflits armés. Il a également souligné le lien entre sécurité et développement, estimant que l’absence de perspectives pour les jeunes affaiblissait les efforts de prévention et de démobilisation. Il a indiqué que Paris consacrerait cinq millions d’euros à un plan d’action de l’Unicef. Le Conseil a adopté une déclaration soulignant « l’importance d’un investissement soutenu dans le développement, notamment en matière de santé, d’éducation et de formation, pour assurer une réinsertion réussie des enfants dans leurs communautés respectives et leur éviter d’être de nouveau recrutés comme soldats ». La déclaration invite les principaux donateurs à fournir des ressources supplémentaires pour financer la mise sur pied du mécanisme de surveillance et de communication et la réinsertion des enfants. Un rapport de l’Unicef, publié hier à Londres, affirme qu’environ 1 200 personnes, dont la moitié sont des enfants, meurent chaque jour en RDC en raison de la violence, des maladies et de la malnutrition. L’Unicef affirme par ailleurs que la RDC est le pays qui abrite le plus d’enfants-soldats dans le monde. Ils seraient ainsi 30 000 à combattre ou vivre avec des forces armées, selon l’institution.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a débattu hier du sort des enfants pris dans les conflits armés, appelant à l’adoption de mécanismes musclés pour détecter les violations des droits de l’enfant et sanctionner leurs auteurs, qu’il s’agisse d’États ou de mouvements rebelles.
Le Conseil avait adopté en juillet 2005, à l’initiative de la France, la résolution 1612, qui...