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Israël fait un usage disproportionné de la force à Gaza, accuse Egeland Rice insiste sur la création d’un État palestinien

Après son entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a insisté hier sur la nécessité de continuer à travailler à la création d’un État palestinien. « Même au moment où nous travaillons à la résolution de la situation au Liban, nous devons rester concentrés sur ce qui se passe ici, dans les territoires palestiniens (...) Sur notre désir de revenir (...) à la vision de deux États vivant en paix l’un à côté de l’autre », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse. Les relations entre Israël et les autorités palestiniennes se sont considérablement dégradées après l’enlèvement d’un soldat israélien par un commando d’activistes palestiniens il y a un mois. L’offensive lancée par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens pour le récupérer a fait 121 morts. Abbas, qui tente de sauver les négociations engagées avec le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir, a, lui, déclaré qu’il espérait que le soldat israélien serait bientôt libéré. « De notre côté, nous ferons le maximum d’efforts pour relancer le processus de paix et pour garantir la libération du soldat », a-t-il dit. « Nous espérons qu’Israël prendra conscience de la souffrance des 10 000 familles palestiniennes dont les fils et les filles sont dans les prisons israéliennes », a-t-il ajouté. Mais l’État hébreu a rejeté toute possibilité d’un échange de prisonniers et a de nouveau largué des tracts à Gaza hier, prévenant qu’il allait intensifier ses attaques sur les stocks d’armes et les chefs activistes. Selon un responsable palestinien, Rice a également réaffirmé à Abbas que l’aide des puissances occidentales, suspendues depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir, ne reprendrait que quand le gouvernement accepterait les principes édictés par le quartette (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU) : la reconnaissance d’Israël, le renoncement à la violence et des négociations de paix. En signe de protestation à la venue de la chef de la diplomatie américaine, de nombreux commerçants palestiniens de Ramallah, en Cisjordanie, avaient baissé leurs rideaux hier. Plusieurs formations politiques avaient appelé à cette grève, dont le Fateh, le parti de Abbas, et le Hamas. « Je lui dis “retourne d’où tu viens” », s’enflamme Amin Manasrah, un épicier de 45 ans. « Elle ne fera rien pour le bien des Palestiniens ou des Libanais ». « Elle est persona non grata en Palestine », insiste le chauffeur de taxi Khaled Rajab. « Nous n’avons rien de personnel contre elle, mais contre son aveuglement total en faveur d’Israël ». Un responsable américain a indiqué que malgré la grève et une petite manifestation à Ramallah, Rice ne s’était pas sentie malvenue. Parallèlement, Jan Egeland, chef du bureau de coordination de l’ONU pour les affaires humanitaires, a indiqué hier que le bombardement par Israël de l’unique centrale électrique de Gaza relevait d’un usage disproportionné de la force et a entraîné de graves répercussions humanitaires. « L’infrastructure civile est protégée. La loi est très claire. En aucune manière on ne peut l’interpréter », a-t-il affirmé devant des journalistes alors qu’il visitait la centrale détruite. Dans le cadre de l’offensive visant à récupérer son soldat, l’aviation israélienne a bombardé le mois dernier cet équipement d’une valeur de 150 millions de dollars. La centrale fournissait de l’électricité aux deux tiers de la bande de Gaza, où vivent près d’un million et demi de Palestiniens, et ne sera pas réparée avant dix mois. Depuis sa destruction, de nombreux Gazaouis vivent privés de courant et dépendent de l’électricité importée d’Israël. « Cette centrale est plus importante pour les hôpitaux, l’évacuation des eaux usées, l’eau, les civils que pour le Hamas ou un homme du jihad islamique avec un missile ou autre sur l’épaule », a souligné Egeland. « Il n’a pas besoin d’autant d’électricité qu’une mère qui essaie de s’occuper de son enfant. » Sur le terrain, un raid aérien israélien a frappé hier aux premières heures dans la bande de Gaza la maison d’un activiste présumé que l’armée avait, quelques heures auparavant, mis en demeure de partir, ont rapporté des habitants. Le raid a fait sept blessés, atteints à des degrés divers, ont indiqué les services médicaux.
Après son entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a insisté hier sur la nécessité de continuer à travailler à la création d’un État palestinien. « Même au moment où nous travaillons à la résolution de la situation au Liban, nous devons rester concentrés sur ce qui se passe ici, dans les...