Deux femmes et un enfant tués lors d’un raid US à Baaqouba Nouvelle opération américaine controversée en Irak

Les forces américaines ont tué hier deux personnes suspectées d’être des activistes, ainsi que deux femmes et un enfant lors d’un raid dans la ville de Baaqouba, a annoncé l’armée américaine. « Le raid ciblait des terroristes liés à des responsables du réseau d’el-Qaïda en Irak, visés lors de précédentes opérations de la coalition et associés à plusieurs attaques contre des citoyens irakiens », a déclaré l’armée dans un communiqué. « Après la sécurisation du quartier visé, plusieurs hommes ont été aperçus sur les toits. Les troupes ont donné deux fois l’ordre d’évacuer totalement les bâtiments ciblés. Ces instructions ont été ignorées », a précisé l’armée. Des officiers de police et des voisins ont toutefois déclaré que six membres d’une même famille sont morts quand des hélicoptères américains ont tiré des roquettes sur leur habitation. « Les forces américaines ont bombardé des habitations de civils à Baaqouba, tuant et blessant des civils », a renchéri à Reuters Raad al-Dahkali, chef du conseil provincial de Baaqouba. Des policiers et des voisins ont précisé que dans l’une des sept maisons attaquées par l’armée américaine, les occupants ont confondu les soldats, vêtus de noir, avec des membres d’une milice chiite et leur ont tiré dessus. Cette nouvelle opération intervient à un moment délicat : une enquête sur des soldats américains soupçonnés d’avoir tué 24 civils dans la ville de Hadissa, l’an dernier, est en cours. Par ailleurs, quatre corps de personnes tuées par balles et portant des traces de torture ont été trouvés par la police dans différents endroits de Bagdad, qui a en outre été soumise à une extension de quatre heures de l’interdiction de circuler en voiture. Depuis le lancement du plan de sécurisation de Bagdad, « En avant ensemble », le 14 juin, cette interdiction courait de 11h00 à 15h00. Cette mesure vise à empêcher les attentats à la voiture piégée devant des mosquées où se rassemblent les fidèles le vendredi. Huit Irakiens, dont six membres des forces l’ordre, ont néanmoins été tués dans des violences hier au sud de Bagdad et dans la capitale. « Des accrochages ont opposé dans la matinée des rebelles à des forces de l’ordre dans la région de Mahmoudiyah (30 km au sud de Bagdad), faisant six tués, trois policiers et trois soldats », a indiqué une source de sécurité. Une bombe a également explosé à Bagdad près de la mosquée sunnite Arafat, tuant un fidèle et en blessant deux, alors qu’un chrétien, fonctionnaire du ministère de l’Enseignement, a été abattu par des hommes armés.