Turquie Ankara conteste tout lien entre un règlement à Chypre et son entrée dans l’UE

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a mis en garde hier contre toute tentative de faire dépendre l’éventuelle entrée de la Turquie dans l’Union européenne du règlement de la question chypriote. « Nous (...) n’acceptons pas un lien entre le problème de Chypre et l’appartenance de la Turquie à l’Union européenne », a dit M. Erdogan pendant une cérémonie dans la partie chypriote-turque de Nicosie pour marquer le 32e anniversaire de l’intervention militaire de son pays dans le nord de l’île. « Le problème de Chypre ne devrait pas être utilisé contre l’accession de la Turquie à l’UE », a ajouté le Premier ministre turc. « Nous pensons que la levée simultanée de toutes les restrictions par toutes les parties jusqu’à ce qu’un règlement complet (de la question chypriote) soit obtenu est la manière la plus réaliste et la plus adéquate de trouver une ouverture vis-à-vis de la situation actuelle », a encore dit M. Erdogan. La Turquie poursuivra ses efforts pour obtenir la levée des sanctions internationales pesant sur la République turque de Chypre Nord (RTCN, unilatéralement proclamée), avait-il déjà affirmé mercredi, peu avant sa visite dans le nord de Chypre. La Turquie, qui a entamé en octobre des négociations d’adhésion avec l’Union européenne, refuse d’honorer son engagement d’ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs tant que l’isolement de la RTCN n’aura pas été levé. Bruxelles a menacé Ankara d’une suspension des pourparlers d’adhésion si la Turquie ne s’acquittait pas de cette obligation. Chypre est divisée depuis 1974 à la suite de l’invasion par l’armée turque de sa partie septentrionale, en réponse à un coup d’État de nationalistes chypriotes grecs, soutenus par la junte alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l’île à la Grèce. La partie grecque de Chypre est entrée dans l’Union européenne en 2004.