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AVENTURE - Le voilier polaire « Tara » restera prisonnier volontaire de la banquise pendant deux ans En route pour l’enfer blanc

Toutes voiles dehors, la goélette polaire «Tara» trace sa route dans l’Atlantique, cap au nord, prélude à une aventure polaire au cours de laquelle le voilier restera prisonnier volontaire de la banquise pendant deux ans. Ils étaient quelques centaines, mardi, sur le quai du port de plaisance de Lorient (Morbihan) pour saluer son départ. Banderole « Merci Tara, on vous aime, bravo, reviens » et applaudissements : le début de l’aventure polaire du grand voilier, une dérive arctique sans précédent de quelque 2 000 km, commençait. À 29 ans, Simon Rigal, qui tiendra la barre de Tara jusqu’à sa prise dans les glaces en septembre par 82 degrés nord sur la banquise, est déjà un vieux loup de mer. Sur les bateaux du père Jaouen, le Bel Espoir et le Rara Avis, embarquant de jeunes délinquants ou toxicomanes en voie de réinsertion, il a déjà écumé une bonne partie des mers du globe. C’est lui qui commandait le Rara Avis en 2005 pour acheminer sur l’îlot de Clipperton, dans le Pacifique, le médecin-explorateur Jean-Louis Étienne et les scientiques de cette mission naturaliste. « On va emprunter le passage du nord-est. C’est un endroit de légende, une nouvelle aventure pour moi, avec des conditions de navigation exceptionnelles dans la glace de mer, au-delà du cap Nord, à la pointe de la Norvège, puis de la Nouvelle-Zemble et du cap Tchéliouskine au nord de la Sibérie », a-t-il confié. Étienne Bourgois, directeur et concepteur de cette mission « Tara arctique 2007-2008 », a pour sa part souligné le caractère « exceptionnel de cette expédition par les moyens et la logistique mis en œuvre. Tara offrira une plate-forme d’activités scientifiques où se retrouveront les plus grands laboratoires polaires et océanographiques du monde pour observer, collecter et analyser les phénomènes climatiques dans les hautes latitudes ». C’est un Néo-Zélandais de 33 ans, Grant Redvers, diplômé en sciences de l’environnement mais aussi skipper, moniteur de plongée et montagnard, qui est le chef de l’expédition. « Je voulais participer à l’aventure de Tara depuis des années, a-t-il expliqué. Ce bateau, sous le nom de Seamaster, fut aussi celui de mon compatriote Peter Blake avant son assassinat en Amazonie en 2001, se souvient-il avec émotion. J’ai le sentiment de poursuivre à cette place son exigente mission de protection de l’environnement. » L’équipage est réduit à huit hommes pendant les deux hivernages de cinq mois, d’octobre à février, dans la nuit polaire, permanente et totale, avec des températures pouvant descendre jusqu’à moins quarante degrés. Mais à partir de mars-avril, avec le retour du jour, une grande base, avec tentes et piste d’atterrissage, sera installée sur la glace autour du navire, pour accueillir des chercheurs venus étudier les changements climatiques et leurs implications dans le réchauffement de la planète.

Toutes voiles dehors, la goélette polaire «Tara» trace sa route dans l’Atlantique, cap au nord, prélude à une aventure polaire au cours de laquelle le voilier restera prisonnier volontaire de la banquise pendant deux ans.

Ils étaient quelques centaines, mardi, sur le quai du port de plaisance de Lorient (Morbihan) pour saluer son départ. Banderole « Merci Tara, on vous...