Rechercher
Rechercher

Actualités

Visite surprise de Rumsfeld à Bagdad pour parler sécurité L’Irak est à deux doigts de la guerre civile, avertit Maliki

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a estimé hier que son peuple était à deux doigts de basculer dans la guerre civile, alors que le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld effectuait une nouvelle visite à Bagdad. S’exprimant devant les députés du Parlement irakien, Nouri al-Maliki a affirmé que son programme de réconciliation était la « dernière chance » pour les Irakiens d’endiguer les violences entre groupes armés sunnites et chiites. « S’il échoue, je ne sais pas quelle sera la destinée de l’Irak », a-t-il déclaré. Quelques heures après son allocution, de nouveaux affrontements ont éclaté entre des hommes armés munis de grenades et de lance-roquettes, et la police et les habitants du quartier majoritairement chiite de Oum al- Maalif, dans le sud de la capitale. La police a indiqué qu’il y avait eu des victimes sans donner de bilan. Peu de temps après l’arrivée de Rumsfeld à Bagdad, un kamikaze s’est fait sauter dans un restaurant de l’est chiite, faisant sept morts et une vingtaine de blessés. Les forces de sécurité ont également retrouvé les corps des 24 conducteurs de bus enlevés hier matin à Mikdadiya, dans le nord de Bagdad. Le général Ghassan al-Baoui, chef de la police dans la province de Diyala, a accusé les insurgés responsables de ces enlèvements de chercher à « attiser » les tensions intercomunautaires. Dix conducteurs étaient sunnites, et les 14 autres chiites, a-t-il indiqué. Maliki a annoncé devant le Parlement que les forces de sécurité irakiennes avaient réussi à empêcher des activistes d’occuper des quartiers ouest de Bagdad, théâtres de violents affrontements entre sunnites et chiites. À Washington, l’ambassadeur américain en Irak, Zalmay Khalilzad, a lui aussi mis en garde contre le risque d’une guerre civile. « Il y a un an, le terrorisme et l’insurrection contre la coalition et les forces de sécurité irakiennes constituaient les principales sources d’insécurité. Les violences interconfessionnelles sont aujourd’hui la principale menace », a-t-il déclaré. La capitale irakienne connaît depuis une semaine un déchaînement de violences sectaires. La police et le ministère de l’Intérieur en imputent l’essentiel aux milices chiites, bien que celles-ci aient nié toute implication. C’est dans ce contexte que Donald Rumsfeld a effectué sa treizième visite en Irak en tant que secrétaire à la Défense. Il devait évoquer avec les responsables militaires américains et les dirigeants irakiens le problème de la sécurité à Bagdad et la question des effectifs des forces de sécurité irakiennes. Il a assuré que la stabilité en Irak dépendait désormais « tout autant de la réussite du programme de réconciliation que du renforcement des ministres (du gouvernement) ». M. Rumsfeld a cependant indiqué qu’il ne comptait pas parler avec eux des enquêtes ouvertes à l’encontre de soldats américains, soupçonnés d’avoir tué des civils irakiens, affirmant qu’elles étaient du ressort de l’armée américaine. Il a affirmé, par ailleurs, qu’il était encore trop tôt pour envisager le départ des troupes américaines. Sur un autre plan, le chef de l’Exécutif de la région kurde autonome d’Irak, Nijirvane Barzani, a affirmé hier le droit des Kurdes à des forces armées bien entraînées capables de les défendre.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a estimé hier que son peuple était à deux doigts de basculer dans la guerre civile, alors que le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld effectuait une nouvelle visite à Bagdad.
S’exprimant devant les députés du Parlement irakien, Nouri al-Maliki a affirmé que son programme de réconciliation était la « dernière chance » pour...