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Nouveaux affrontements sunnito-chiites à Bagdad : plus de quarante tués Émotion au Parlement irakien face aux violences confessionnelles

Le Parlement irakien a demandé aux ministres de la Défense et de l’Intérieur de venir s’expliquer sur les violences confessionnelles sans précédent à Bagdad, alors que la capitale irakienne connaît depuis plusieurs jours des affrontements entre chiites et sunnites ayant coûté la vie, hier, à plus de 40 personnes. «Les deux ministres ont été invités à venir discuter jeudi de la situation de la sécurité à Bagdad », a dit à l’Assemblée l’un des ses deux vice-présidents, le chiite Khaled al-Attiya. Le député kurde Mahmoud Osmane a déclaré que « la situation était devenue incontrôlable et que le plan de sécurité mis en application n’avait pas réussi » dans la capitale. Mais l’élu chiite Hadi al-Amiri, chef de la commission de la Sécurité au Parlement, a estimé que les violences étaient « une attaque frontale des terroristes contre le plan de réconciliation » nationale du Premier ministre Nouri al-Maliki. Ali al-Adib, un député du parti Daoua, la formation du Premier ministre Nouri al-Maliki, a déclaré lors d’une séance très animée au Parlement que « le pays s’enfonçait rapidement dans la guerre civile ». Mais le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a écarté hier le risque de voir le pays plonger dans la guerre civile. « Je ne vois pas le pays s’enfoncer dans une guerre civile en dépit des agissements regrettables de certains qui méconnaissent que l’Irak est uni », a déclaré M. Maliki en visite à Erbil. La journée d’hier a tout de même apporté une bonne nouvelle au gouvernement irakien : le Front de la concorde, principal groupe politique sunnite, a annoncé qu’il mettrait fin à son boycott du Parlement, décidé il y a dix jours en raison de l’enlèvement de la députée Taïssir Nadjah al-Machhadani. « Nous avons reçu la promesse qu’elle serait libérée dans les 48 heures », a déclaré à la presse Noureddine al-Hayali, député du Front de la concorde. Sur le terrain, et pour la cinquième journée consécutive, le déchaînement de violence s’est poursuivi hier à Bagdad où les affrontements entre sunnites et chiites s’apparentent de plus en plus à une guerre civile. Au total, plus de 40 Irakiens sont morts hier. L’attaque la plus meurtrière s’est produite dans le quartier à majorité sunnite de Doura, dans le sud de Bagdad, où des hommes armés ont ouvert le feu sur un minibus qui revenait d’une cérémonie funèbre dans la ville sainte chiite de Nadjaf. Selon la police, dix personnes ont été tuées lors de cette attaque. En outre, des témoins ont rapporté hier soir que des habitants du quartier majoritairement sunnite d’Amiriyah, dans l’ouest de Bagdad, ont échangé des tirs avec des forces spéciales irakiennes. Des tirs nourris d’armes automatiques ainsi que des explosions ont été entendus. Un diplomate irakien a par ailleurs été enlevé à son domicile de Bagdad situé dans le quartier à majorité chiite d’Ammil. Wissan Abdulla al-Awadi, consul d’Irak dans la ville iranienne de Kermanshah, était en visite dans sa famille. D’autre part, un groupe lié à el-Qaëda a rendu public un enregistrement vidéo montrant deux cadavres, présentés comme étant ceux de soldats américains tués en juin, et a lié leur décès au viol et au meurtre d’une Irakienne à Mahmoudiya. La vidéo, mise en ligne par le Conseil consultatif des Moujahidine en Irak sur un site Internet fréquemment utilisé par les islamistes, débute par une déclaration dans laquelle l’organisation qui regroupe différents groupes sunnites présente leur meurtre comme une « revanche pour notre sœur qui a été déshonorée par un soldat de la même brigade ». Entre-temps, le Haut Tribunal pénal irakien a ajourné au 24 juillet le procès du président déchu Saddam Hussein, jugé avec sept coaccusés pour le massacre de 148 villageois chiites après une attaque en 1982 contre son convoi à Doujail, au nord de Bagdad. En deux jours, le tribunal n’a entendu que les plaidoiries en faveur de quatre accusés de second plan lors d’audiences boycottées par l’ancien président et deux de ses lieutenants ainsi que les principaux avocats de la défense. Ces derniers exigent notamment une protection après l’assassinat le 21 juin d’un des leurs, le troisième à subir ce sort depuis l’ouverture du procès en octobre 2005.
Le Parlement irakien a demandé aux ministres de la Défense et de l’Intérieur de venir s’expliquer sur les violences confessionnelles sans précédent à Bagdad, alors que la capitale irakienne connaît depuis plusieurs jours des affrontements entre chiites et sunnites ayant coûté la vie, hier, à plus de 40 personnes.
«Les deux ministres ont été invités à venir discuter...