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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Italie célèbre une victoire sur tous ses tourments

Les Italiens ont savouré hier les délices d’une victoire en Coupe du monde de football, incrédules face à un succès obtenu alors que le Calcio est embourbé dans un scandale de matches truqués, et désormais persuadés que ce dénouement atténuera les peines qui seront prononcées mercredi. « C’est vrai ! Champions du monde », se réjouit en une la Gazetta dello Sport. « C’est un triomphe. Tout le monde était contre nous tout le temps. Viva Italia ! » s’exclamait Mauro Cucucci, perché sur sa Vespa dans les rues de Rome. Des dizaines de milliers de supporters sont attendus au Cirque Maxime, haut lieu des courses de chars de l’Antiquité, pour célébrer ensemble le quatrième titre des Azzuri. La séance des tirs au but dimanche face à la France a effacé l’espace d’un instant tous les scandales qui empoisonnent la vie des Italiens, dont celui qui touche l’ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, suspecté de fraude fiscale portant sur plusieurs milliards d’euros. L’Italie, souvent qualifiée « d’homme malade de l’Europe », pourrait voir sa croissance économique bondir d’un demi-point cette année grâce à la Coupe du monde, a déclaré hier un responsable du Trésor italien. Mais malgré les célébrations, les supporters de quatre des plus grands clubs italiens, la Juventus Turin, le Milan AC, la Fiorentina et la Lazio Rome cauchemardent encore en attendant la décision du tribunal sportif quant au scandale des matches truqués. Les meilleurs joueurs Beaucoup de ces supporters espèrent que l’exaltation née du Mondial infléchira le sens des sanctions infligées à leurs clubs. « La Juventus a les meilleurs joueurs de la Coupe du monde, et pas seulement dans l’équipe d’Italie, mais également dans l’équipe de France ou d’autres équipes. Un tel club ne peut pas être relégué en troisième division », déclarait dimanche Giuseppe Del Fiorentino, président du club des supporters de la Juve de la ville toscane de Lucca. Le procureur chargé de requérir sur le dossier des matches truqués a toutefois réclamé des peines exemplaires à l’encontre des quatre clubs incriminés. La Juventus risque une rétrogradation en troisième division tandis que les trois autres clubs sont sous le coup d’une relégation en deuxième division avec un handicap de points. Les formations nient toutes les charges qui pèsent sur elles. La Juve a toutefois annoncé la semaine dernière qu’elle accepterait une relégation en deuxième division si elle venait à être déclarée coupable. Le club turinois a déjà perdu son entraîneur Fabio Capello parti au Real Madrid, et a annoncé hier qu’elle venait de vendre son buteur roumain Adrian Mutu à la Fiorentina. Le futur immédiat de plusieurs néo-champions du monde reste pour l’instant suspendu à la décision qui sera annoncée mercredi. Entre ces scandales, la blessure d’Alessandro Nesta et la suspension de Daniele De Rossi, peu de Transalpins croyaient vraiment à une victoire finale. L’apothéose de dimanche marque pour certains observateurs la renaissance du football italien qui retrouve son innocence perdue. « Les cyniques diront que les grands joueurs qui cherchaient des nouveaux contrats après la relégation de leurs clubs se sont battus pour obtenir de nouveaux contrats, » écrivait hier Gianni Riotta dans les colonnes du Corriere della Sera. « Pas nous. Nous pensons qu’après les écoutes téléphoniques, les accusations, la triche et la fraude, les Azzurri nous ont tous rappelé ce qu’ils étaient quand ils étaient gamins dans les rues, quand le football était un rêve, pas un racket. »

Les Italiens ont savouré hier les délices d’une victoire en Coupe du monde de football, incrédules face à un succès obtenu alors que le Calcio est embourbé dans un scandale de matches truqués, et désormais persuadés que ce dénouement atténuera les peines qui seront prononcées mercredi. « C’est vrai ! Champions du monde », se réjouit en une la Gazetta dello Sport. « C’est...