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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - « The Gay Men’s Chorus of Washington » au Kennedy Center De très belles voix pour affirmer la place de la communauté homosexuelle US

WASHINGTON - Irène MOSALLI Ils sont ténors, barytons, basses, contraltos, mezzo-sopranos, sopranos, comme dans toute formation vocale. Mais ils sont surtout la voix des leurs, celle de la communauté homosexuelle. Ils sont les interprètes d’une chorale appelée The Gay Mens’ Chorus of Washington. Et, pour célébrer leurs 25 ans d’existence, ils étaient tout récemment à l’affiche du Centre Kennedy où ils ont donné un récital des mieux accueillis. Considérés par la critique comme parmi les meilleurs chœurs d’hommes, détenteurs de plusieurs grands prix et auteurs de plusieurs albums, ces chanteurs poussent en même temps que la chanson un message social et antidiscriminatoire qui est défini par leur directeur artistique, Jeff Buhram: chanter et affirmer la place de la communauté homosexuelle dans la société. Et pour donner encore plus de force à cet engagement, la légendaire vedette de Broadway, Barbara Cook (aujourd’hui octogénaire), a fait en «guest star» deux apparitions avec le groupe, interprétant quelques-uns de ses grands succès. Le baiser dans l’ombre Pour ce récital au Centre Kennedy, la chorale avait opté pour un programme fait de morceaux de divers registres et parfois le reflet de la communauté homosexuelle qui, aux États- Unis, clame de plus en plus son droit public à la différence. En lever de rideau, ils ont interprété une chanson datant de 1981, intitulée A Kiss in a Shadow (le baiser dans l’ombre). Cela pour dire les temps où leur orientation sexuelle était un tabou. Le final était dédié à la lutte contre le sida: chacun des chanteurs avait en main une plaque portant le nom d’un ami ou d’un proche ayant succombé à cette maladie. Le devoir de mémoire et de prise de conscience allié au brio de la performance. À noter que le Centre Kennedy, prestigieux temple des arts scéniques à Washington, avait accueilli, il y a vingt-cinq ans déjà, une chorale similaire créée sur la côte-ouest. Cette performance a inspiré et encouragé une vingtaine d’hommes de Washington qui cultivaient le chant et la même manière d’exister, d’en faire autant. Et ils ont réussi dans cette tâche. Regroupant plus d’une centaine de membres, la formation s’est de suite imposée à l’affiche des plus importantes salles de concert: notamment au Carnegie Hall de New York, au Symphony Hall de Boston et au Kennedy Center de Washington. En décembre 2002, le chœur se fait très remarquer en présentant un hommage à Elizabeth Taylor, lors d’une de ces cérémonies d’hommage à des artistes qu’organise annuellement le Centre Kennedy à Washington. Cette année-là, l’événement était retransmis par la chaîne de télévision CBS. En 2002, le groupe fête son vingtième anniversaire en sortant un album intitulé I Dream of a Time, qui remporte le prix Wammie de la Washington Area Music Association pour le meilleur album choral. D’autres prix suivent. Le Gay Men’s Chorus of Washington continue à avoir bonne presse. Il a été reconnu, par un critique du Washington Post, comme «l’un des plus grands chœurs masculins au monde». Ailleurs, on lit: «Les grands chœurs sont parfois dépourvus de finesse, ce que le directeur de la chorale, Jeff Buhram, a su éviter: des sonorités justes, pures et aériennes resplendissent et abondent, sur un fond d’authenticité et de naturel, enrobant ainsi les paroles d’une gamme de couleurs. »
WASHINGTON - Irène MOSALLI

Ils sont ténors, barytons, basses, contraltos, mezzo-sopranos, sopranos, comme dans toute formation vocale. Mais ils sont surtout la voix des leurs, celle de la communauté homosexuelle. Ils sont les interprètes d’une chorale appelée The Gay Mens’ Chorus of Washington. Et, pour célébrer leurs 25 ans d’existence, ils étaient tout récemment à...