Enlèvement de militaires : les précédents n’augurent rien de bon

Les précédentes affaires d’enlèvements de soldats israéliens par des Palestiniens, qui ont abouti dans les neuf cas à la mort des militaires, laissent peu d’espoir au caporal Gilad Shalit. Bien que le nombre de rapts depuis le début de la première intifada, voilà vingt ans, soit minime comparé au bilan des morts, ces enlèvements ont fortement influencé l’opinion publique israélienne et le conflit du Proche-Orient. Le premier enlèvement d’un soldat israélien par des militants palestiniens a eu lieu en février 1989, lorsque des membres du Hamas ont kidnappé et tué par balles le sergent Avi Sasportas dans le sud d’Israël. Trois mois plus tard, un second soldat a disparu après avoir été aperçu en train de faire de l’auto-stop. Son corps n’a été découvert que sept ans plus tard. Le Hamas avait revendiqué son enlèvement. L’un des rapts les plus dramatiques s’est produit au plus fort du processus de paix d’Oslo, lorsque des activistes du Hamas ont enlevé le sergent Nahshon Waxman et l’ont détenu cinq jours durant dans le village de Bir Nebala, en Cisjordanie. Les ravisseurs ont rendu publique une vidéocassette de l’otage et réclamé à Yitzhak Rabin, alors Premier ministre, la libération du chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, qui était emprisonné en Israël et qui a ensuite été assassiné. Israël, qui refuse catégoriquement toute négociation avec les preneurs d’otages, a dépêché des forces spéciales pour attaquer le bâtiment dans lequel était détenu le sergent Waxman, mort dans l’opération qui s’est soldée par un échec. L’incident, qui s’est produit parallèlement à une série d’attentats-suicide, est considéré comme l’une des principales causes de l’effondrement du processus de paix. En octobre 2000, peu après le début de la seconde intifada, des Palestiniens ont capturé et lynché deux soldats de réserve israéliens qui étaient entrés par erreur dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie. La publication des images a choqué Israël : ses hélicoptères ont détruit le quartier général de la police palestinienne à Ramallah et ses troupes sont entrées à nouveau dans les zones palestiniennes, enclenchant un long conflit sanglant. Plusieurs cas de rapts et de disparition de soldats israéliens se sont produits sur d’autres fronts, le plus connu étant celui du navigateur Ron Arad, dont Israël a perdu la trace après que son avion eut été abattu au-dessus du Liban-Sud en 1986.