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Sommet européen - Un « texte fondamental » remplacerait la Constitution Élargissement : les 25 restent flous sur la capacité d’absorption de l’UE

Les dirigeants européens ont renoncé hier à faire de la capacité de l’UE à absorber de nouveaux membres un critère ferme pour les futurs élargissements de l’Union, tout en restant ambigus sur l’importance que cette notion aura dans les décisions à venir. Le sommet a aussi validé l’entrée de la Slovénie dans la zone euro au 1er janvier 2007, tout en laissant pour l’instant sur la touche la Lituanie pour cause d’inflation trop élevée. Après s’être entendus jeudi sur la façon de sortir de l’impasse constitutionnelle d’ici à la fin 2008, les 25 ont cherché hier à avancer sur la politique à adopter vis-à-vis des pays qui, derrière la Bulgarie et la Roumanie, frappent à leur porte, en particulier les Balkans et la Turquie. La question était de savoir si l’aptitude de l’UE à absorber de nouveaux membres, que ce soit au niveau politique, économique ou institutionnel, devait devenir un critère d’accession en tant que tel. « Nous avons abandonné l’idée de la capacité d’absorption comme critère », a déclaré le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel, dont le pays assure la présidence de l’UE. Depuis la victoire du non aux référendums sur la Constitution européenne l’année dernière, la France et les Pays-Bas veulent durcir les conditions des élargissements futurs. Mais un certain nombre de pays, dont la Suède, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Espagne et la Hongrie, y sont hostiles. La décision prise hier par les 25 ne veut cependant pas dire qu’après l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, acquise au plus tard au 1er janvier 2008, les États membres ne seront pas plus sévères que maintenant dans leur approche de l’élargissement. Les 25, conscients de l’hostilité croissante de l’opinion publique européenne à l’égard de l’élargissement, poursuivront leur débat sur cette « capacité d’absorption » en décembre, sur la base d’un rapport de la Commission européenne. « Il est très important de s’assurer que l’Union garde bien la capacité politique, financière, institutionnelle d’accueillir de nouveaux membres, tout comme il est capital de recueillir le soutien des citoyens à la poursuite de l’élargissement », a fait valoir le président français Jacques Chirac. Les perspectives d’adhésion sont de fait beaucoup plus incertaines pour la Turquie que pour la Croatie, avec qui l’UE a aussi entamé les pourparlers d’adhésion en octobre. Les rappels à l’ordre dont la Turquie a encore fait l’objet hier montrent bien le caractère sensible du dossier. M. Chirac a de nouveau appelé Ankara à respecter ses engagements vis-à-vis de Chypre, en levant l’interdiction qui pèse sur les navires et avions chypriotes d’accéder aux ports et aéroports turcs : « Sinon elle mettra en cause elle-même sa capacité de poursuivre le processus d’élargissement. » La question de l’élargissement est intimement liée à la réforme des institutions institutionnelles. Jeudi, les 25 se sont fixé « au plus tard le second semestre 2008 » pour trouver une solution au blocage causé par les « non » français et néerlandais à la Constitution. Entre-temps en juin 2007, la présidence de l’UE, qui sera alors allemande, fera un rapport « explorant les évolutions futures possibles ». Cette date tombe juste après l’élection présidentielle française et les législatives néerlandaises, nombre de dirigeants estimant que c’est aux Néerlandais et Français d’avancer des idées pour sortir de l’impasse. Les défenseurs du texte, que 15 États membres ont ratifié (16 avec la Finlande à l’automne), ont voulu avertir les futurs dirigeants français et néerlandais que toute renégociation ne saurait être que très limitée. « Nous sommes plusieurs à avoir informé nos collègues que nous n’envisageons pas de nouvelle ratification », a ainsi estimé le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. « Ce qui veut dire, a-t-il ajouté, que toute la substance du traité constitutionnel devra être reproduite dans un texte fondamental », qui ne porterait plus cependant le nom de Constitution.

Les dirigeants européens ont renoncé hier à faire de la capacité de l’UE à absorber de nouveaux membres un critère ferme pour les futurs élargissements de l’Union, tout en restant ambigus sur l’importance que cette notion aura dans les décisions à venir. Le sommet a aussi validé l’entrée de la Slovénie dans la zone euro au 1er janvier 2007, tout en laissant pour...