Rechercher
Rechercher

Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Elle interprète Leonard Bernstein au clavier, ce soir, à l’église Saint-Joseph (USJ) «La musique, c’est la beauté», dit Nina Drath

Elle a des yeux bleus, bleus, infiniment bleus… Cheveux blonds coupés très courts, traits fins et mutins, collier en grosses boules dorées, élégance BCBG avec veste couleur champagne-sable et jupe assortie à motifs fleuris, et une petite taille svelte tout en mouvements. Affable, chaleureuse, d’une grande curiosité intellectuelle, voilà Nina Drath, une pianiste haut de gamme, arrivée en droite ligne de la ville Corpus Christi du Texas. Elle est invitée, conjointement, par l’ambassade des États-Unis au Liban et le Conservatoire national supérieur de musique, pour un concert unique aujourd’hui à l’église Saint-Joseph (USJ), avec l’Orchestre symphonique national placé sous la direction de Wojcieh Czepiel. Au programme, des pages de Mozart, Bernstein et du compositeur libanais établi à Paris, Béchara el-Khoury (voir article d’Edgar Davidian du 23 mai 2006). Rencontre avec une grande dame du clavier pour qui, sans conteste, «la musique est beauté et le piano un instrument complet». S’exprimant contre toute attente, non en anglais qu’elle maîtrise parfaitement, mais en un français impeccable car, dit-elle dans un léger accent polonais: «J’ai étudié à Varsovie et je suis née à Katowice, capitale de la Silésie. Bien sûr, j’aime la musique de Chopin et j’ai créé la Société de Frédéric Chopin pour la pérennité d’un esprit créateur… Mes compositeurs favoris? Mozart (naturellement), Schubert, Brahms mais aussi Barber, Griffith, Petroff, Copland…» 2000 concerts et 5 CD Avec plus de 2000 concerts à son actif et plus de 5 CD dans les bacs des cédéthèques (dont deux enregistrés avec maestro Wojcieh Czepiel), le répertoire pianistique de Nina Drath englobe aussi bien les partitions romantiques que celles des compositeurs modernes les plus audacieux. Pour Beyrouth, les mélomanes auront le plaisir d’applaudir une œuvre rarement jouée dans la capitale libanaise: Age of Anxiety (Le temps de l’angoisse), de Leonard Bernstein, inspirée d’un poème d’Auden. «Je suis férue de poésie aussi, souligne Nina Drath, notamment les œuvres de Miskiewtch… Le cinéma aussi me passionne. Wajda et ses Jeunes dames de Wilken me fascinent… Dans un tout autre registre, j’aime éperdument les antiquités, surtout celles des XVIIe et XVIIIe siècles… Mais par-dessus tout, j’aime jouer du piano. C’est la chose la plus naturelle pour moi», et d’ajouter, dans un grand éclat de rire: «Et c’est la joie… Mon opus favori est celui du Nocturne op 9 en trois h dur de Chopin. Il reflète tous les sentiments, tous les désirs, tous les espoirs…» Pour ce premier séjour au pays du Cèdre, comment Nina Drath perçoit-elle sa lumière? Nouveau éclat de rire et le commentaire suivant: «C’est très difficile de conduire une voiture ici (et l’on comprend!)… J’aime les couleurs de Beyrouth, les gens que j’ai rencontrés sont très polis. J’aime la gastronomie et l’architecture libanaises. Il y a une atmosphère qui inspire pour faire de la musique…» Une Américaine d’origine polonaise à Beyrouth pour faire vivre une partition où modernité et poésie ont la part belle; la partition d’un fougueux chef d’orchestre doublé d’un pianiste de talent qui a ébloui les mélomanes du monde entier avec son West Side Story. Un moment très attendu pour une musique qui a toujours été une éloquente défense des libertés individuelles. Il faut écouter! Par-delà l’exposé de l’orchestre, dès les premiers accords plaqués par Nina Drath sur le clavier, les angoisses des temps modernes sont occultées par une figure de légende américaine. Edgar DAVIDIAN
Elle a des yeux bleus, bleus, infiniment bleus… Cheveux blonds coupés très courts, traits fins et mutins, collier en grosses boules dorées, élégance BCBG avec veste couleur champagne-sable et jupe assortie à motifs fleuris, et une petite taille svelte tout en mouvements. Affable, chaleureuse, d’une grande curiosité intellectuelle, voilà Nina Drath, une pianiste haut de...