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Nucléaire - Le dossier est discuté en coulisses à l’AIEA et devrait être abordé formellement demain ou vendredi Chine, Russie et non-alignés poussent à la modération sur l’Iran

La Chine et la Russie ont refusé de se joindre à un projet occidental de déclaration menaçant Téhéran de sanctions sur son programme nucléaire, et les pays non alignés ont souligné le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium, hier en coulisses de la réunion de l’AIEA à Vienne. Des diplomates ont toutefois relativisé l’importance de ces divergences, la Chine et la Russie n’ayant pas remis en cause l’offre de coopération avec la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne (UE-3) et les États-Unis pour une « suspension » vérifiable de l’enrichissement d’uranium en Iran. « Tout le monde souhaite préserver toutes les chances de succès de l’offre » des grandes puissances, a estimé un diplomate européen. Cette offre, formulée le 1er juin, est actuellement étudiée par Téhéran. Elle propose une coopération technique et commerciale en échange de l’abandon de certaines activités nucléaires sensibles, sous peine de sanctions. Les États-Unis souhaitaient voir les grandes lignes de cette offre reprises dans une déclaration commune devant le conseil de l’AIEA, mais cette initiative a échoué car la Russie et la Chine, deux alliés de Téhéran, « ne voulaient pas de référence à de possibles sanctions », a indiqué un second diplomate européen. Les Occidentaux ne sont à ce jour jamais parvenus à élaborer une déclaration commune spécifique avec Pékin et Moscou, hors des résolutions par consensus, dans le cadre l’AIEA. L’UE-3 devrait ainsi faire une déclaration seule, tout comme chacun des six pays impliqués dans l’offre à Téhéran, selon des sources diplomatiques. Téhéran pourrait chercher à exploiter tout différend, réel ou perçu, parmi les six grands pays à l’origine de cette offre, selon les experts. Les Américains tentent ainsi de dissuader les non-alignés, dont la Chine, de réitérer leur position favorable au droit de l’Iran à enrichir de l’uranium. Les 114 non-alignés, dont 16 sont représentés au conseil de l’AIEA, défendent le droit de chaque pays « sans discrimination aucune » à enrichir de l’uranium à des fins pacifiques, garanti par le Traité pour la non-prolifération dont l’AIEA veille à la mise en œuvre. Les Occidentaux insistent pour que Téhéran suspende ce procédé car ils craignent qu’il ne le détourne pour obtenir l’arme atomique. Le dossier iranien doit être formellement abordé demain ou vendredi par les 35 pays membres du conseil des gouverneurs de l’autorité nucléaire des Nations unies. Aucune initiative ou résolution nouvelle n’est cependant attendue. Hier, le négociateur en chef du nucléaire iranien, Ali Larijani, a réaffirmé depuis Alger que Téhéran était favorable à « toutes négociations constructives et raisonnables » sur son programme nucléaire avec les pays occidentaux, si ces derniers ne posaient « aucune condition préalable ». « Nous ne voulons pas voir à nouveau les Iraniens dire qu’ils sont prêts à négocier tout en poursuivant leurs activités nucléaires », a toutefois insisté un haut diplomate américain en marge de la réunion de Vienne. Hier, la réunion a porté essentiellement sur des questions techniques comme l’adoption du rapport sur les activités de coopération de l’AIEA en 2005 avec différents États en matière de nucléaire civil. Par ailleurs, l’ancien chef des inspecteurs de l’ONU en Irak, Hans Blix, a déclaré hier à Rome que l’expérience irakienne devrait inciter à la prudence en Iran. « Le monde n’est pas dans une telle urgence, il reste du temps pour parler », a ajouté le diplomate suédois, qui a également insisté sur le fait que l’Iran n’était « pas un pays monolithique ».
La Chine et la Russie ont refusé de se joindre à un projet occidental de déclaration menaçant Téhéran de sanctions sur son programme nucléaire, et les pays non alignés ont souligné le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium, hier en coulisses de la réunion de l’AIEA à Vienne.
Des diplomates ont toutefois relativisé l’importance de ces divergences, la Chine et la...