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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE DE PRESSE - Bernard Émié annonce l’inauguration, le 20 juin à Paris, du Musée du Quai Branly Une réalisation architecturale novatrice pour rassembler les arts des civilisations premières

Les arts et les civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques auront désormais leur propre espace muséal en plein centre de Paris, sur les bords de la Seine, au pied même de la tour Eiffel. C’est ce qu’ont annoncé l’ambassadeur de France, M. Bernard Émié, le directeur de la Mission culturelle française, M. Frédéric Clavier, et l’attaché culturel près l’ambassade de France, M. Bernard Banos-Roblès, au cours d’une conférence de presse tenue au Centre culturel français de Beyrouth. Baptisée Musée du Quai Branly, cette nouvelle institution muséographique et scientifique sera inaugurée le 20 juin par le président français, qui est à l’origine de « ce vaste chantier architectural et culturel, qui marquera sans doute ses mandats à l’image du Centre Beaubourg pour le président Pompidou », a signalé l’ambassadeur de France. En effet, c’est à l’initiative de Jacques Chirac que ce projet a été lancé en 1996, sous le haut patronage de l’Unesco. « Cette décision correspond à un message politique, qui consiste à célébrer l’universalité du génie humain à travers la diversité de l’art et à promouvoir un nouveau regard plus respectueux, plus ouvert au partage et au dialogue vis-à-vis de ces cultures et de ces civilisations », a déclaré M. Émié. Poursuivant : « Ce Musée du Quai Branly exprime cette conviction profonde que l’humanité ne peut progresser que dans la rencontre pacifique et enrichissante avec l’autre. Sa création s’inscrit pleinement dans la politique développée, sur le plan international, depuis 1995, par le président Chirac pour promouvoir le dialogue des cultures et la diversité culturelle, dans un monde où les pertes de repères sont l’un des risques majeurs de la mondialisation (...). » Trois cent mille œuvres Trois cent mille œuvres rassemblées dans une réalisation architecturale totalement novatrice. C’est ainsi que se présente ce musée déployé sur deux sites et mis en œuvre en deux temps. Le premier site est au Louvre même, où l’antenne du pavillon des Sessions a été ouverte, en 2000, sur 1 400 m2 aménagés par l’architecte Jean-Michel Wilmotte (qui a signé la scénographie du Musée national de Beyrouth). Exposée « dans la vérité et le dépouillement de leur force d’émotion esthétique, une sélection, choisie par le grand spécialiste Jacques Kerchache, de quelque 120 chef-d’œuvres des arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques voisinent avec les plus grands chef-d’œuvres de l’art occidental », a indiqué l’ambassadeur Émié. Le deuxième site est celui du Quai Branly, qui réunit les collections du Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie et celles du laboratoire d’ethnologie du musée de l’Homme, soit 300 000 objets. C’est ce musée conçu par le grand architecte français Jean Nouvel qui sera inauguré le 20 juin et ouvrira ses portes au public le 23 juin. 170 pièces en provenance du Liban Petite visite guidée – à l’aide d’une projection d’images numériques commentées par Bernard Banos-Roblès – d’un remarquable projet culturel et architectural. 40 000 m2 de constructions, divisées en quatre bâtiments reliés par des passerelles, s’inscrivant dans un immense jardin-forêt de 18 000 m2. Chaque bâtiment a son architecture propre. Le bâtiment Branly, qui loge essentiellement les locaux administratifs de l’établissement muséal, se distingue par son mur végétal de 800 m2 composé de 15 000 plantes. Le bâtiment Auvent, ainsi nommé à cause des brises-soleil qui ponctuent sa façade, abrite 1 300 m2 de médiathèque et magasins. Le musée en tant que tel, qui se décline sur 5 niveaux, offre un « plateau de référence » où sont présentées de manière permanente 3 500 œuvres, « dont 170 en provenance du Liban », a signalé l’attaché culturel, qui n’a cependant pas pu fournir d’informations sur ces pièces libanaises. À cet effet, M. Frédéric Clavier a promis d’obtenir de plus amples détails dans les prochains jours. Les galeries et mezzanines seront réservées aux exposition thématiques et temporaires, un espace de 2 000 m2 au rez-de-chaussée sera dédié aux quatre grandes expositions internationales qui seront programmées annuellement. Et un théâtre est aménagé pour accueillir les œuvres musicales et scéniques, patrimoine universel immatériel. Sans oublier les conférences qui développeront la réflexion en amont des expositions et des événements. Car ce musée, parallèlement à la présentation et à la conservation des collections, a également une vocation d’enseignement et de recherche. Enfin, le bâtiment de l’Université, à l’architecture plus classique de verre et de pierre, logera les ateliers et laboratoires de recherches scientifiques et servira d’écrin aux œuvres peintes directement sur les murs et les plafonds d’artistes aborigènes contemporains. Car ce musée ne sera pas uniquement tourné vers le passé et les héritages, mais aussi vers l’avenir, les échanges, la recherche et l’art contemporain. Signalons qu’une des spécificités de ce musée est l’accès direct de certaines œuvres aux personnes handicapées et notamment aux non-voyants. L’aventure de la création de ce Musée du Quai Branly aura duré dix ans. Dix années d’une conception patiente et attentive pour forger, à travers cet établissement, « le témoignage de la pluralité de l’art et promouvoir un regard nouveau sur les arts extraeuropéens et les sociétés qui les produisent », dixit le directeur du musée Stéphane Martin. « Un musée instrument de paix, qui témoigne de l’égale dignité des cultures et des hommes et qui fera comprendre au public européen combien les civilisations des quatre autres continents ont précédé celle de l’Europe », a conclu Bernard Émié. Des « civilisations premières » qui retrouvent ainsi leur place, parfois oubliée, dans la culture actuelle de la planète. Z.Z.
Les arts et les civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques auront désormais leur propre espace muséal en plein centre de Paris, sur les bords de la Seine, au pied même de la tour Eiffel. C’est ce qu’ont annoncé l’ambassadeur de France, M. Bernard Émié, le directeur de la Mission culturelle française, M. Frédéric Clavier, et l’attaché culturel...