Les lecteurs ont voix au chapitre

Le cas du Nakhitchevan En réponse au bel article d’Émilie Sueur sur le Nagorny-Karabah et son ministre des Affaires étrangères (L’Orient-Le Jour du samedi 10 juin), je me permets de vous rappeler ou de vous apprendre que le Nagorny-Karabah est un territoire historiquement arménien, « donné » à l’Azerbaïdjan par Staline au cours de l’ère soviétique. Tout comme le Nakhitchevan dont on ne parle plus aujourd’hui parce que les Azéris ont très vite peuplé ce territoire et les Arméniens en ont été chassés, s’ils n’en sont pas partis de leur plein gré. Les preuves de l’existence récente des Arméniens au Nakhitchevan sont nombreuses, notamment les églises et les cimetières en ruine et les « khatchkars », les fameuses croix en pierre que l’État azéri a commencé à détruire pour effacer toute trace de l’existence arménienne dans le Nakhitchevan et ne pas s’exposer au problème du Nagorny-Karabah où les Arméniens de cette enclave avaient pressenti le danger et pris les choses en main. Ce n’est donc que justice que le Nagorny-Karabah soit resté arménien, et il est grand temps que ses habitants et leurs représentants, tout comme les Arméniens d’Arménie et de la diaspora, fassent un peu plus de propagande en ce sens pour que son indépendance soit enfin reconnue par la communauté internationale. Aharon BOYADJIAN Paris Censure et liberté d’expression En lisant l’article du 12 juin consacré à Charbel Khalil, j’apprends avec satisfaction que le Centre catholique d’information a publié un communiqué dans lequel il exprime son appui à la LBCI et à la liberté d’expression Je me souviens toutefois très bien que ce même Centre catholique d’information avait demandé et obtenu l’interdiction d’un livre, le Da Vinci Code. Qu’il me soit donc permis de rappeler à ces messieurs que « charité bien ordonnée commence par soi-même » et qu’ils auraient été plus crédibles pour défendre aujourd’hui la liberté d’expression s’ils n’avaient pas pratiqué eux-mêmes la censure. Raymond HITTI Souvenirs de Bint-Jbeil En lisant dans vos pages ce qui s’est passé au Liban après la diffusion de l’émission satirique Basmat Watan, je me suis souvenu des deux mois que j’ai eu l’occasion de passer à Bint-Jbeil (Liban-Sud) en avril et mai 2005. Il y a, au bas de la rue qui mène à la bibliothèque, une boutique où on trouve des fournitures informatiques. On y trouve aussi de la bijouterie, des parfums, des livres religieux islamiques, les œuvres de l’imam Moussa Sadr et d’autres théologiens. Sur une des étagères, en bas mais bien visible, une collection VHS de cassettes de Benny Hill. Je n’ai vu aucun exemplaire du Nom de la rose. J.-P. DESLANDES France Ailes et eux Ailes avec des fuselages qui ne portent aucune inscription, il faut avoir un regard perçant pour repérer ces avions à l’aéroport. Conçus pour deux cents passagers, ils sont au service d’une ou de deux importantes personnalités. Eux sont leurs anges gardiens qui, avec leurs limousines noires aux rideaux baissés, attendent les ordres au bas de l’escalier. Ailes sont la fierté de ces chauve-souris qui, probablement par nostalgie, hantent ce qu’on appelait les lignes de démarcation. Eux sont ces gens qui font ce cauchemar la nuit, se voient attaqués et sont révoltés de se voir de nouveau menacés. Enfin, eux, c’est le peuple irrité et qui veut se soulever. Ce peuple, représenté par chaque individu, en a assez de voir son argent lapidé et sa sécurité menacée. Antoine SABBAGHA Bravo, MMM ! Mabrouk pour les mères du Liban. Le Mouvement mondial des mères, reconnu de l’ONU et qui jouit d’un statut consultatif depuis1949, vient en effet d’accueillir le Liban parmi ses membres. Unique pays du Moyen-Orient à bénéficier de cette reconnaissance, le Liban, avec les trois millions de mères du mouvement et ses soixante associations, pourra ainsi collaborer à l’épanouissement et au développement de la mère, de sa famille et de son environnement. Il œuvrera en partenariat avec les instances et les ONG présentes déjà sur le terrain en vue de créer une banque de données sur les informations ou articles relatifs au bien-être de la famille. Il pourra ainsi protéger les mères souffrantes, blessées ou dépassées par l’immensité de leur tâche. Il combattra aussi la violence, la discrimination et les exploitations. Enfin, reconnu depuis février, le congé de maternité et le droit de chaque Libanaise ayant épousé un étranger de pouvoir léguer son identité sont à l’ordre du jour. Bravo, MMM, et courage ! Nazira A. SABBAGHA