Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Droits de l’homme Liberté d’expression … encore et toujours

Cette rubrique a pour objectif de dévoiler une violation des droits de l’homme au Liban (chronique ou d’actualité) et d’identifier la référence correspondante dans la charte internationale des droits de l’homme ; le but étant de sensibiliser les lecteurs, plus particulièrement les jeunes et les étudiants, à des thématiques souvent occultées ou mal comprises. Que les changements politiques survenus depuis février 2005 aient permis aux Libanais de rêver que les atteintes aux libertés publiques de l’ère syrienne font partie de l’histoire n’est pas étrange. Par contre, ce qui est contraire au bon sens, c’est que des actions similaires à ce qui s’est produit en réaction à l’émission Basmat Watan puissent encore être justifiées ou même banalisées. Sauf pour quelques noms (et encore), on se serait cru en plein août 2001, en décembre 1996, en 1994, 1992, etc. La date du 1er juin 2006 devrait être, toutes proportions gardées, ajoutée aux autres stations (malheureuses) de la répression liberticide dont les Libanais se souviennent encore. Reprenons les faits : • Les « masses » envahissent les rues pour protester contre l’émission Basmat Watan, sous prétexte que la personnalité de Hassan Nasrallah a été parodiée. Ainsi soit-il. Mais est-il permis que les violences qui ont accompagné cette protestation, qui ne devait en aucun cas se transformer en une agression contre des civils innocents, soient complètement occultées par les forces de l’ordre et les autorités ? Aucune action concrète, à part les (habituelles) condamnations … N’est-il pas clair que ce genre de réactions violentes ne peut qu’influer négativement sur la créativité artistique, et les libertés d’expression et de croyance ? • Autre fait : la Sûreté générale convoque, sous la menace, le producteur de l’émission. Pas de réprimandes contre les responsables de cette grave violation, pas de mise à disposition, etc. Les autorités, passives, ne sont-elles pas en train de consacrer une pratique funeste qui peut toucher n’importe quel politicien, journaliste, artiste, intellectuel, etc. dans l’avenir ? Qui se chargera de les défendre alors ? • Des responsables gouvernementaux (ministre de l’Information, président du CSA…) interviennent pour justifier, condamner, banaliser, distribuer des certificats de professionnalisme, de nationalisme, de loyauté… Étrange, ce pays qui clame haut et fort qu’il est un phare démocratique dans un désert de régimes autoritaires, mais qui garde quand même un ministère de l’Information (pour faire quoi ?), ou qui permet au président d’une autorité, dont le rôle est régulateur par excellence, d’accuser, d’incriminer, d’innocenter… Et la justice dans tout ça ? Pas un mot. Rien. Silence !! Pourtant, la seule conduite (acceptable) à avoir dans des cas pareils, c’est de demander à la justice d’examiner le cas et de déterminer si vraiment il y a eu violation de la loi, et de décider ensuite des responsabilités et des sanctions. Aucune atteinte à la dignité de n’importe quelle personnalité ne justifie ce qui s’est passé. Le Liban démocratique ne se construit pas sans le rôle accru d’une justice immunisée, indépendante et surtout impartiale. Élie ABOUAOUN
Cette rubrique a pour objectif de dévoiler une violation des droits de l’homme au Liban (chronique ou d’actualité) et d’identifier la référence correspondante dans la charte internationale des droits de l’homme ; le but étant de sensibiliser les lecteurs, plus particulièrement les jeunes et les étudiants, à des thématiques souvent occultées ou mal comprises.

Que...