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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Bleus, ces porte-drapeaux de la France

La présence de Jacques Chirac à Saint-Étienne, mercredi, pour encourager l’équipe de France de football lors de son dernier match avant le Mondial 2006 en Allemagne, rappelle que les Bleus sont, depuis 1998, des ambassadeurs dotés d’un véritable poids politique. « L’équipe de France, c’est un peu la nation qui se retrouve rassemblée et représentée sur le terrain », avait souligné le Premier ministre Dominique de Villepin lors de sa visite à Clairefontaine le 28 mai, estimant que la Coupe du monde avait une influence dépassant la sphère sportive. « En Allemagne, ils portent évidemment beaucoup d’espérance. On l’a vu à travers les victoires comme à travers les épreuves, c’est tout un pays qui se réjouit ou qui, au contraire, souffre », avait-il ajouté. Après M. de Villepin et l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin, présent le 31 mai à Lens pour France-Danemark, le président de la République va donc, à son tour, aller « encourager » les Bleus, mercredi à Saint-Étienne, pour leur dernière apparition sur le sol français avant de s’envoler pour l’Allemagne. « On sait que les institutions sont derrière nous. On sait surtout qu’en cas de succès, tout le monde en tirera les bénéfices... » constate le défenseur Willy Sagnol. Depuis 1998 et la victoire d’une équipe de France Black-Blanc-Beur qui avait jeté des millions de Français sur les Champs-Élysées, les politiques, comme les publicitaires, ont bien saisi le poids de l’image des Bleus. Cette année-là, Jacques Chirac, très présent dans les vestiaires après les matches, au point de devenir le n° 23 de l’équipe, avait été le principal bénéficiaire dans les sondages de l’« Effet Coupe du monde ». Thuram l’engagé Les joueurs assurent être plutôt flattés de susciter ainsi l’intérêt des « puissants », ne craignant pas la récupération. « Cela part d’un bon sentiment, ça fait plaisir », indique Alou Diarra, alors que le gardien de but remplaçant Mickaël Landreau affirme : « Leur présence montre l’importance de l’équipe de France. On est un peu des porte-drapeaux et des exemples. » Ce n’est ni gênant ni flatteur pour Jean-Alain Boumsong : « Ils représentent la France sur le plan international, donc c’est normal qu’ils viennent encourager l’équipe de France. L’idéal aurait été qu’ils viennent sans les caméras, mais leur fonction ne permet pas ce huis clos. » Ces réponses prudentes rappellent que, si l’équipe de France est devenue un véritable outil politique, les joueurs eux-mêmes sont souvent très réticents à s’impliquer dans le débat public. Zinedine Zidane, le plus médiatique et le plus populaire, qui a remis un maillot floqué du n° 10 au Premier ministre lors de sa visite à Clairefontaine, a ainsi pris l’habitude de se tenir en retrait. Sa seule et unique intervention « politique » avait eu lieu entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002 où il avait pris position contre Jean-Marie Le Pen. Chez les Bleus, la seule véritable parole politique est en fait portée par le défenseur Lilian Thuram, membre de Haut Conseil à l’intégration (HCI). Depuis novembre 2005 et les émeutes dans les banlieues, le plus capé des Bleus (113 sélections) s’en est pris à plusieurs reprises au « discours dangereux » du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, tout en prônant « l’éducation » plutôt qu’une « loi votée dans la précipitation ».
La présence de Jacques Chirac à Saint-Étienne, mercredi, pour encourager l’équipe de France de football lors de son dernier match avant le Mondial 2006 en Allemagne, rappelle que les Bleus sont, depuis 1998, des ambassadeurs dotés d’un véritable poids politique.
« L’équipe de France, c’est un peu la nation qui se retrouve rassemblée et représentée sur le terrain », avait...