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Actualités - CHRONOLOGIE

Vient de paraître

Un lot de livres en librairies où flotte déjà un parfum de vacances d’été. De la poésie, beaucoup de poésie, mais aussi quelques œuvres de fiction, témoins du temps et de ses turbulences sociopolitiques. En devantures du monde des livres, voilà donc un florilège de la production littéraire beyrouthine où, bien sûr, rivalisent, en tout naturel et spontanéité, la langue française et la langue arabe. « Ricochets », de Halim Madi Petits dessins, caricatures, vers en rimes et métriques rigoureuses ou fantaisistes, prose poétique, voilà les ingrédients méli-mélo de Ricochets de Halim Madi (édition Librairie orientale – 119 pages). Humour, facéties et palette variée de sentiments, la poésie, dans tous ses états, ouvre de multiples embranchements dans ce recueil où l’auteur déclare : « Non lecteur, ce n’est pas un désir de disparaître derrière le livre, mais plutôt un désir du livre de me faire disparaître : il est la somme de plusieurs moments de mon existence, je ne suis que l’instant que je vis… Je m’incline donc devant lui puis me relève pour le voir s’éloigner… par Ricochets. » « Le silence, gestuelle de la vie », de Abdo Kahi Troisième volet d’une trilogie de Abdo Kahi qui avait commencé avec Le regard, dialogue du sujet et La parole, promesse du dire. Aujourd’hui paraît Le silence, gestuelle de la vie (éditions Dar an-Nahar – 268 pages). Préfacé par Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit, on tire ces premières phrases éclairantes et explicatives d’un texte à la densité philosophique : « Comment rendre sensible le silence ? En vue de répondre à cette question redoutable, car banale et lancinante, le contemporain – celui qui a lu les travaux d’un anthropologue comme Claude Lévi-Strauss ou d’un philosophe comme Heidegger ou bien encore celui que la poésie de Rimbaud et de René Char inspire – répond en invoquant les mots, le langage, le symbolique. » « Il n’y a, nous rappelle-t-il, aucune zone d’ombre qui précède le langage, aucune origine silencieuse, mais des strates de langages qui se superposent, s’entrecroisent et s’énoncent plus ou moins bien. Il y a donc toujours déjà du langage, telle est la Vulgate. » « Le Sayyed de Bagdad », de Mohammed Taan Deuxième roman d’un médecin qui fait des infidélités à son bistouri de chirurgien en flirtant avec la plume à travers un second opus où la fiction a toujours des préoccupations sociopolitiques. Intitulé Le Sayyed de Bagdad (Rives Sud, éditions L’Arganier – 252 pages), ce roman traite du conflit irako-américain. Dans le chaos d’un Irak en guerre où les troupes américaines, après leur « victoire », cherchent l’ennemi, le destin de trois personnages va se lier pour le meilleur et le pire. Il y a le vénérable chef chiite, le sayyed, sa belle-fille, Amina, et enfin un soldat américain, Jimmy, engagé volontaire dans ces combats qu’il voulait juste. Fils et petit-fils de soldat, le jeune homme va découvrir les facettes de cette terre et le vrai visage de son armée. À travers sa quête, il découvrira aussi ce qu’est vraiment advenu du fils du sayyed, mari d’Amina, communiste persécuté par l’ancien régime de Saddam Hussein. « Matar Hezaïran », de Jabbour Doueihy Après plusieurs ouvrages (Iitidal al-Kharif – 1995, Rayya al-Nahr – 1998 et Ain Wardé – 2002) mêlant fiction, réflexion, méditation, incursions sociopolitiques et préoccupations littéraires, toujours fidèle à Dar an-Nahar, Jabbour Doueihy publie un nouveau roman intitulé Matar Hézaïran (Pluie de juin – 324 pages). Dédié à Samir Kassir, ce roman touffu, à la phrase ciselée, d’une savoureuse musicalité nimbée d’une poésie diaphane, est un vibrant hommage aux durs combats de la liberté. Surtout celui des incidents survenus le 16 juin 1957 à Miziara, dans le caza de Zghorta. Une plume incisive, un regard impitoyable et une langue arabe à la fois somptueuse, fluide et chatoyante, au service de l’affranchissement du mensonge, de la justice et de la dignité.
Un lot de livres en librairies où flotte déjà un parfum de vacances d’été. De la poésie, beaucoup de poésie, mais aussi quelques œuvres de fiction, témoins du temps et de ses turbulences sociopolitiques. En devantures du monde des livres, voilà donc un florilège de la production littéraire beyrouthine où, bien sûr, rivalisent, en tout naturel et spontanéité, la langue française...