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Actualités

Les lecteurs ont voix au chapitre

Rendons-nous à l’évidence Le dialogue national libanais, censé durer quelques jours, traîne depuis des mois. Ne nous leurrons pas. Il n’aboutira pas à des solutions. Nos dirigeants sont les otages de conjonctures internationales et surtout régionales. L’assurance de Nabih Berry que cette conférence est « made in Lebanon » prête à sourire, puisque ladite conférence n’a de libanais que son nom et ceux de ses participants. Ceux-ci sont bien parvenus à des décisions, mais ils ne semblent pas en mesure de les concrétiser. Saurons-nous un jour qui a tué Rafic Hariri ? Avec les prolongations des missions Mehlis puis de Brammertz, où allons-nous ? Quant aux relations libano-syriennes, Damas coopérera-t-il pour ouvrir des ambassades entre nos deux pays ? Acceptera-t-il de délimiter les frontières ? Rien n’est moins sûr, puisqu’il s’ingénie sans cesse à user de provocations, la dernière ayant été celle de l’installation de remblais à Ersal. Les manœuvres sont là pour nous distraire de nos revendications premières et maintenir le statu quo. Et les Palestiniens ? Parviendrons-nous à les désarmer ? Là encore des messages, comme ceux de Yanta, viennent corriger nos illusions. Il semble d’ailleurs que la résolution les concernant soit exclusivement à leur avantage puisque ce qui en est retenu, c’est l’amélioration de leurs conditions de vie et l’exigence de droits égaux aux nôtres. On a voulu nous faire oublier la raison première (à savoir l’enjeu sécuritaire) pour laquelle cette question a été débattue. Quant au dossier de la présidence, décision a été prise de ne pas prendre de décision. Les ajournements successifs ont subtilement mis la question de côté. Émile Lahoud abandonnera donc son poste, mais au dernier jour de son mandat. Demeure le sujet du désarmement de la Résistance : trouvera-t-il sa solution dans le dialogue ? Le Hezbollah acceptera-t-il de déposer les armes un jour ? Ne nous trompons pas. La dernière escalade au Sud tendait à faire valoir la nécessité de son maintien. Dès lors, que reste-t-il ? Notre désenchantement. Mais la faute n’est pas seulement à nos leaders qui sont incapables de s’entendre autour d’une table ronde et qui ratent une fois de plus le coche. La faute est à notre naïveté et à notre obstination à vouloir croire encore à un mirage. Rendons-nous à l’évidence : notre attente est stérile. Pendant que nous avalons des couleuvres, l’éléphant accouchera d’une souris. Claude ASSAF Le temps des vacances Monsieur le ministre du Tourisme, Je me permets de vous écrire d’abord parce que je vous connais bien et que je sais que vous lirez ma lettre, et aussi, car j’espère que vous prendrez les mesures adéquates pour traiter du problème. Et je vous en remercie d’avance. Chaque été, en cette période de l’année, ont lieu des incidents au Liban-Sud, comme si « on » voulait torpiller la saison touristique. Et d’ailleurs, plusieurs de nos connaissances pensent renoncer à envoyer cet été leurs enfants au Liban pour les vacances. Mais il y a aussi une compagnie d’aviation qui se met de la partie en augmentant considérablement les prix de ses billets, en refusant de donner un tarif exact (soi-disant que l’ordinateur est bloqué !) et en prétendant que tous les vols sont complets jusqu’au 14 juin. Et comme par hasard, la haute saison commence le 15 juin. Vous me direz qu’il y a d’autres compagnies qui pratiquent des prix abordables. Oui, mais les heures de départ et les connexions sont difficiles pour des jeunes ou des personnes plus très jeunes. Alors, Monsieur le ministre, prenez le temps de lire ma lettre et surtout prenez la peine d’agir pour que ceux qui veulent rester attachés au Liban, qui veulent que leurs enfants continuent à l’aimer puissent s’y rendre ne serait-ce que le temps des vacances. Mireille KIKANO Juin dans notre histoire « La Syrie et le Liban deviendront deux républiques indépendantes autonomes et les frontières libanaises ne seront pas touchées. » Cette déclaration de M. Viennot, sous- secrétaire d’État français aux Affaires étrangères, a été faite après l’accord franco-syrien de Paris et publiée dans L’Orient du 19 juin 1936. Un accord qui peut répondre aujourd’hui aux détracteurs actuels qui nient l’existence de telles frontières dans l’histoire. Sur un autre plan et pour consolider la naissance du nouveau Liban, l’aérodrome, dont la construction n’avait pas endetté les Libanais à l’époque, fut inauguré le 7 juin 1939. Et les transports en commun, quasi inexistants de nos jours, furent créés le 12 juin 1941. Indépendance acquise, notre jeune État dut affronter plusieurs problèmes d’ordre politico-social. Ainsi, l’Assemblée décida le 23 juin 1947 de ne plus se réunir en raison des falsifications des résultats des élections. Le 20 juin 1948 et pour détendre l’atmosphère entre politiciens et médias, L’Orient organisa une course cycliste Beyrouth-Tripoli . 13 juin 1958 : le problème des frontières surgit à nouveau et les observateurs de l’ONU se déployèrent. Enfin, avec la faillite de l’Intra en 1966 et l’augmentation des salaires de 5 %, le 23 juin 1971, l’accumulation des problèmes économiques engendrera une guerre dévastatrice. Enfin, vingt ans après le 1er juin 1986, l’assassinat du Premier ministre Rachid Karamé demeure non élucidé, à l’instar de tant d’autres « énigmes » d’ailleurs. Antoine SABBAGHA Grief Il arrive souvent, dans son histoire, qu’un pays traverse des périodes critiques où tout l’avenir est en jeu. C’est le cas du Liban dans la conjoncture actuelle. Or, une chose est certaine, les participants au dialogue national, doivent saisir l’opportunité qui leur est offerte pour s’entendre. Les Libanais, las d’attendre et d’espérer, ne peuvent plus demeurer insensibles face à la grave crise politico-économique. Pour éviter le pire, un débat démocratique, loin de toute rivalité politique, ouvrirait la voie à une solution de nos divers problèmes. Afin de renforcer l’unité, nos dirigeants devraient oublier leurs intérêts personnels et privilégier l’intérêt national en s’engageant à fond et activement, et mériter ainsi notre confiance. Ils en sont capables, à condition qu’ils fassent preuve de bonne volonté et de sens patriotique. Hilda DADOURIAN
Rendons-nous à l’évidence

Le dialogue national libanais, censé durer quelques jours, traîne depuis des mois.
Ne nous leurrons pas. Il n’aboutira pas à des solutions. Nos dirigeants sont les otages de conjonctures internationales et surtout régionales. L’assurance de Nabih Berry que cette conférence est « made in Lebanon » prête à sourire, puisque ladite conférence n’a de...