Un appel à Fouad Boutros Comment économiser 4 millions de dollars

Comment réaliser pareille acrobatie ? Réponse inattendue : en respectant Taëf et en ramenant à 108 le nombre de députés tel que stipulé dans cet accord. Donc, 20 députés en moins = économie de $ 4 000 000 par an. En effet, la transgression de Taëf, en ajoutant ces 20 sièges inutiles, vient d’être éventée par l’ancien député et vice-président de la Chambre, Michel Maalouli, dans an-Nahar du 22 mai dernier. À Taëf, les députés s’étaient décidés pour le chiffre de 108 membres. Après quoi, dit-il, le ministre saoudien des Affaires étrangères, qui avait été approché par le président Assad, avait proposé 128. Les Libanais ont rejeté cette proposition et le chiffre de 108 est resté immuable dans le texte définitif signé le 5/11/89. Mais après la guerre du Golfe en 1991 (à laquelle Assad a participé à côté de l’Amérique et reçu le feu vert pour le Liban), soit deux ans après Taëf. les autorités libanaises, obéissant aux injonctions des tuteurs, ont retenu le chiffre de 128. M. Maalouli rappelle que M. Fouad Boutros, président de la Commission nationale pour l’élaboration de la loi électorale, a déclaré le 15/3/06 que le texte constitutif de celle-ci dispose qu’elle est liée par les stipulations de l’accord de Taëf. Le président Siniora, répondant à une interrogation de M. Boutros, a confirmé que la Commission nationale est liée par l’accord de Taëf. Voici maintenant les économies que le pays réalisera en supprimant vingt sièges de députés : LL 9 000 $ 6 000 x 12 mois = 72 000 Frais de route (?) par an 100 000 Santé « pour parer au plus pressé » par an 20 000 = 192 000 Multiplié par les 20 supprimés = 3 840 000 À quoi s’ajoutent : gardes du corps, chauffeur, secrétaire, téléphone gratuit (communications interurbaines), voiture sans douane, ainsi que toutes les importations, primes assurances pour écoles et universités. Important : tous ces renseignements sont puisés dans un article de la regrettée Mary Azoury paru dans La Revue du Liban du 13-20 janvier 2001 (cette journaliste avait déjà publié le même texte le 16–23/9/2000 mais, hélas, sans conséquences). Ces chiffres n’ont reçu aucun démenti de la part des Finances ni de la Chambre. Si la commission présidée par l’éminent juriste Fouad Boutros, en application des stipulations de Taëf ramenait le nombre des députés à 108, les économies réalisées, plus tous les avantages énoncés ci-dessus, atteindraient largement les quatre millions de dollars par an. Albert SARA