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Actualités - OPINION

IMPRESSION Page blanche

À force d’attendre des dénouements qui n’arrivent pas, nous attendons, sans objet, et nous vivons d’attendre. La ville n’a jamais été aussi calme. Un été plombé s’étale sur l’asphalte, nous n’avons même pas vu passer le printemps. Les éditorialistes sont las de touiller la même sauce et les manchettes du jour sont presque identiques à celles de la veille. Tout le monde boude le JT des chaînes locales, las de subir l’analyse avant les faits et la conclusion avant la thèse. À la mosquée du quartier, le mufti toujours fâché ne trouve même plus de colère à mettre dans son prêche. L’argent lui-même s’ennuie, improductif, prisonnier des banques et de la pierre. Les mots nous fuient. Changeons d’antienne. Dans ce bourdonnement creux, tant à faire pourtant et tant à dire. Une nouvelle fournée de collégiens s’apprête à passer le bac. On leur agite déjà l’épouvantail du chômage. Mais quel pays au monde y échappe-t-il ? Le Liban, lui, a besoin de tout. Ne leur dites pas que seules ici fonctionnent la prébende et le piston. Derrière ce vieux cliché, de nouvelles réalités commencent à se faire jour. Aucune entreprise privée n’a les moyens d’engager des incompétents pour faire plaisir. Quant à la fonction publique, noyée dans sa dette, à quelque chose malheur est bon, elle doit désormais rendre compte de ses dépenses, et pas qu’au contribuable. Il ne reste plus qu’à travailler. Du travail seul viendra le talent qui permet d’entreprendre, de créer, d’offrir des idées neuves et de trouver des solutions. À condition de ne pas tomber, une fois en milieu universitaire, dans le piège de la guerre des boutons. Amis bacheliers, ce n’est pas parce que les choses sont difficiles qu’on ne les fait pas. C’est parce qu’on ne les fait pas qu’elles paraissent difficiles. Pardonnez-moi cette philosophie à trois sous. C’est qu’elle a toujours eu la vertu de secouer ma paresse. Rêvez Beyrouth. Vous en ferez Dubaï, Belfast ou Singapour. Rêvez le Liban, c’est votre page blanche. Vous le valez bien. Fifi ABOU DIB
À force d’attendre des dénouements qui n’arrivent pas, nous attendons, sans objet, et nous vivons d’attendre. La ville n’a jamais été aussi calme. Un été plombé s’étale sur l’asphalte, nous n’avons même pas vu passer le printemps. Les éditorialistes sont las de touiller la même sauce et les manchettes du jour sont presque identiques à celles de la veille. Tout...