Hania Akil est originaire d’un village de la bande frontalière, à proximité de Naqoura. Elle se rend de temps à autre chez un médecin de Rmeich. « Le meilleur de la région », dit-elle.
Hania a vécu tout au long de l’occupation dans la bande frontalière en compagnie de ses filles. Ses fils avaient quitté pour trouver de l’emploi à Beyrouth, notamment dans la banlieue sud.
Aujourd’hui, deux d’entre eux sont rentrés au village. L’un travaille dans l’agriculture, l’autre chez un garagiste. Son troisième fils est resté à Beyrouth, car il n’a pas trouvé de l’emploi dans son village natal.
« Ici, nous manquons d’opportunités. Il n’y a que le petit artisanat et l’agriculture. Et encore il faut avoir de la chance », se plaint-elle, ajoutant que « personne ne pense à entreprendre des projets de développement au Liban-Sud. Nous n’avons ni industries, ni véritables commerces, ni de grands projets agricoles ».
Hania Akil évoque les plantations de tabac de son village, une des rares agricultures subventionnées par l’Éat. « Le travail du tabac est ingrat, difficile et à peine rentable... Mais c’est uniquement le tabac qui nous permet de subsister », dit-elle.
Elle croit à la convivialité. D’ailleurs, si ce n’était pas le cas, elle ne se rendrait pas chez un médecin de Rmeich ? « Ce sont nos dirigeants qui sèment la zizanie. Il n’y a que sayyed Hassan Nasrallah qui œuvre pour le Liban et qui ne ment pas. C’est le Hezbollah qui a libéré le Liban-Sud et sayyed Hassan Nasrallah n’a pas hésité à donner son fils, Hadi, en martyr pour cette cause », rappelle-t-elle calmement.
« Tous ceux qui appellent au désarmement du Hezbollah œuvrent pour les intérêts israéliens, qu’ils soient des individus ou des États comme la France ou les États-Unis », dit-elle, avec un grand sourire. Elle ajoute calmement : « J’habite à la frontière, mais je me sens en sécurité depuis six ans, car c’est le Hezbollah qui me protège ; c’est lui qui fait face à Israël, pourquoi veulent-ils le désarmer ? »
Pat. K.
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