Cyclisme - Seizième étape du Tour d’Italie Après sa victoire hier, Ivan Basso toujours plus fort

L’Italien Ivan Basso a tenu à s’adjuger un succès de prestige, au sommet du Monte Bondone, terme de la 17e étape du Tour d’Italie cycliste dont il est plus que jamais leader. « Je suis profondément heureux. C’est ma plus belle victoire, la première fois que je gagne (dans une étape en ligne) avec le maillot rose », a déclaré Basso qui a survolé l’ascension finale (17,5 km), au-dessus de Trente, après un travail préparatoire de ses équipiers (Voigt, Cuesta, Sastre). À 6,5 kilomètres du sommet, le coureur de CSC a distancé son dernier compagnon, son compatriote Gilberto Simoni, qui avait pris le risque de démarrer un kilomètre plus tôt. Sur la ligne, l’écart entre les deux hommes s’est élevé à près d’une minute et demie après que Basso, précautionneux, eut pris soin de s’alimenter quelques minutes après son offensive. Simoni, qui tenait tant à gagner devant ses supporters (« Le Bondone, c’est ma montagne », avait-il annoncé), a dû s’incliner face à plus fort que lui. Il est toutefois remonté d’une place au classement général pour accéder au quatrième rang, derrière l’Espagnol José Enrique Gutierrez, décidément coriace, et l’Italien Paolo Savoldelli. « Il n’y avait rien à faire contre Basso », a reconnu Simoni, le double vainqueur du Giro (en 2001 et 2003) qui est tourné vers l’objectif podium. Mais Gutierrez, légèrement décroché sur l’accélération de Simoni à 7,5 kilomètres de l’arrivée, a parfaitement résisté. Sur une route forestière L’Espagnol, privé de la bonification de la troisième place par l’Italien Leonardo Piepoli (un coéquipier de Simoni), a franchi la ligne 11 secondes seulement après son adversaire direct. Savoldelli, décroché dans le premier tiers de l’ascension, s’est plaint pour sa part de nouveaux de problèmes respiratoires. « Je commence à être démotivé », a déclaré le vainqueur sortant du Giro, qui a pourtant fait mieux que les Italiens Damiano Cunego et Danilo Di Luca, tous deux très en retrait à plus de 4 minutes de Basso. Dans cette étape de 168 kilomètres qui s’est jouée dans la montée finale, cinquante ans après la victoire légendaire du Luxembourgeois Charly Gaul à travers une tempête de neige, les grimpeurs au gabarit léger se sont mis en évidence. En premier lieu, le Français John Gadret (5e), qui a confirmé sa 7e place de La Thuile samedi dernier. Vendredi, le Giro rejoint le site inédit du Plan de Corones, terme de la 17e étape redoutée à cause de sa brièveté (133 km) et de sa difficulté. Après l’interminable Passo delle Erbe (30 km d’ascension), la course grimpe jusqu’à l’altitude de 2 273 mètres. Les derniers kilomètres, très pentus avec des passages à 24 %, empruntent une route forestière non goudronnée, qui a été revêtue pour recevoir le Giro d’un aggloméré écologique à base de gravier.