Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

«Containement» nucléaire

Les récents développements survenus dans le dossier nucléaire iranien forcent le monde à revoir sérieusement son attitude face à cette énergie civile, mais aussi redoutable arme militaire. De la visite en Inde du président américain, qui a donné l’occasion de la signature d’accords techniques nucléaires, à l’annonce du président iranien concernant l’enrichissement de l’uranium, la communauté internationale se trouve devant des incohérences flagrantes, qu’il serait urgent de traiter au niveau mondial. Mais est-ce vraiment urgent de le faire? L’Administration américaine actuelle devrait-elle agir en ce sens? Et si personne ne faisait rien tout simplement? Face à tout développement ou événement, chaque personne essaie d’évaluer la situation nouvelle afin de tenter de lui apporter des réponses. Parmi ces dernières, la plus simple consisterait à ne rien faire. Difficile d’admettre que ce choix est aussi une décision, puisque le terme sous-entend souvent une action quelconque. Mais dans les relations internationales, et plus précisément concernant la question du nucléaire iranien, il serait intéressant d’évoquer cette possibilité, d’autant plus que la balle est actuellement dans le camp occidental suite aux dernières déclarations de M. Mahmoud Ahmadinejad annonçant que son pays venait de réussir à enrichir de l’uranium. Sans entrer dans une polémique stérile, jetons un coup d’œil sur la prolifération nucléaire dans le monde d’aujourd’hui. Il ne faut pas plonger dans les archives pour voir qu’au moins trois pays, tous à moins de 5000 kilomètres de la République islamique d’Iran, possèdent, et la technologie et les armes nucléaires, sans pour autant être membres de l’AIEA ni signataires de l’accord de non-prolifération nucléaire. Il s’agit de l’Inde, du Pakistan et d’Israël. Ces trois pays jouissant plus ou moins de la couverture américaine, il serait diplomatiquement difficile pour les États-Unis de convaincre le monde de décréter un embargo, encore moins d’entreprendre une action militaire contre l’Iran. D’autant plus que la Chine a besoin du pétrole iranien et ne pourrait accepter de mettre en danger une des sources principales de son énergie. Ajoutons à cela la situation militaire en Irak, où les GI arrivent à peine à contenir la résistance sunnite. Si jamais un conflit venait à éclater entre les USA et l’Iran, les chiites irakiens ne manqueraient pas d’ouvrir les hostilités contre l’occupant en Irak. Sur le double plan militaire et logistique, ce serait un cauchemar pour l’état-major américain, lequel d’ailleurs entretient des rapports exécrables avec son secrétaire à la Défense. Bref, c’est bien dans l’arène diplomatique que se jouera une longue partie de «temps perdu», vu l’incapacité pour les États-Unis, mais aussi pour Israël d’entreprendre une quelconque action militaire. En effet, les F16 ne peuvent effectuer l’aller-retour vers l’Iran sans ravitaillement en vol. Sauf à voir une opération conjointe israélo-US, avec l’accord de la Jordanie (et de l’Irak ou de l’Arabie saoudite) pour le survol de leurs espaces aériens, aucune action n’est actuellement envisageable. Mais les États-Unis, voire Israël, sont-ils sincèrement gênés par la situation? Une bombe «chiite» serait-elle un mauvais contrepoids à la bombe «sunnite» pakistanais? Et cette dernière n’a-t-elle pas permis d’éviter une seconde guerre «traditionnelle» avec l’Inde dotée elle aussi de l’arme nucléaire? Et si la paix dans la région passait par un équilibre de la terreur entre l’Iran et Israël? Puisque les derniers bastions du «refus» arabe sont pratiquement tombés, ne faut-il pas se tourner vers la source originelle du véritable appui financier et stratégique qui permet aux résistances arabes (Hamas, Jihad et Hezbollah) de continuer à tenir tête à Israël, afin de négocier un « package deal»? Omar MOMTAZ
Les récents développements survenus dans le dossier nucléaire iranien forcent le monde à revoir sérieusement son attitude face à cette énergie civile, mais aussi redoutable arme militaire. De la visite en Inde du président américain, qui a donné l’occasion de la signature d’accords techniques nucléaires, à l’annonce du président iranien concernant l’enrichissement...