Tatiana Primak-Khoury interprète Beethoven

Ses concerts se suivent et ne se ressemblent pas. Récemment, elle n’a interprété, avec brio et maestria, que des partitions de Mozart. Il y a quelques jours, c’était du Schumann et du Tchaïkovsky donnant la réplique, à l’Université du Balamand, à la violoniste Galyna Gorostay et au violoncelle de Nataliya Pshenychna. Sans oublier ses divers CD qui sont déjà dans les bacs des cédéthèques, voilà Tatiana Primak-Khoury, figure de proue absolument familière aux pianophiles libanais, de nouveau à l’œuvre. Un nouvel enregistrement où elle n’interprète rien que du Beethoven. Il ne s’agit pas de ces sonates super célèbres qu’on applaudit à tout rompre à chaque manifestation musicale généralement réservée aux joyaux du clavier. Qualité du toucher, émotion, réserve d’effusions inutiles, c’est ainsi que se présente cette excellente pianiste interprétant la puissance et les déferlements beethoveniens. Au menu de ces deux CD sous une même pochette, les Sonates n°31 en A majeur op 110, Sonate n°32 en C mineur op 111, Sonate n°7 en D – dur op 10 n°3. Avec les 32 variations en C mineur woO 80, le Rondo a Capriccio op 129 et le plus célèbre opus du répertoire pianistique Fur Elise. « Avec cette virtuose du clavier, Beethoven n’est plus le même, tellement sa musique est personnalisée et, par conséquent, surprenante ; on pourrait facilement parler, bien qu’elle soit encore jeune, d’un style “ tatianesque” qui est vraiment titanesque, original et imposant, en tout cas sans pareil dans les catalogues des interprétations connues », lit-on dans le livret de présentation de ce nouvel enregistrement. Un CD qui sort des chemins battus pour mieux redécouvrir Beethoven à travers une interprétation absolument inspirée.