FESTIVALS - Du 17 juin au 23 juillet à Byblos et du 14 au 25 juin à Gemmayzé À Byblos, cinq spectacles de choix, et à Beyrouth, dix jours de festivités

Conférence de presse à Ahwet el-Ezzez (Gemmayzé) pour annoncer la programmation du Festival de Byblos, qui non seulement propose cette année cinq spectacles de choix, mais parraine également le lancement d’un «confrère»: le Festival touristique de Beyrouth. «À l’instar des grands sites libanais qui ont chacun leur festival, Beyrouth se devait d’avoir le sien », a annoncé M. Jospeh Reaïdy, président de l’Association de développement de Gemmayzé, qui est à l’origine de cette initiative. Ce festival, qui englobera désormais la traditionnelle manifestation de l’Escalier des arts, s’étendra aux diverses autres activités artistiques : musique, théâtre, cinéma, spectacles… « Il a pour ambition d’offrir – gratuitement – aux habitants de la capitale des manifestations artistiques populaires, mais de qualité », ont déclaré en substance les conférenciers. À savoir : Mme Latifé Lakkis, présidente du Festival de Byblos, Nada Sardouk, directrice du ministère du Tourisme, Joumana Bassil Chelala, représentante de la Banque Byblos (principal sponsor du festival du même nom) et le producteur Nagi Baz. « Nous avons recherché la collaboration du Festival de Byblos, dont le succès et le professionnalisme ne sont plus à démontrer, afin de mettre en place une programmation qui soit à la hauteur des attentes de la population de Beyrouth » a encore insisté M. Reaïdy. Pour ce qui est du Festival de Byblos, l’éclectisme et la variété sont, encore une fois, cette année au rendez-vous. Voici le programme : 17 juin C’est la première fois qu’il se produit au Moyen-Orient. Et pour cette première à Byblos, baptisée « Samedi soir sur la terre », Françis Cabrel promet à ses inconditionnels une soirée unique, au cours de laquelle il revisitera les succès qui ont ponctué ses trente ans de chansons. Entre folk et rhythm and blues, l’homme à la guitare interprétera les légendaires Je l’aime à mourir, Encore et encore, Sarbacane, Petite Marie ou encore L’encre de tes yeux… Des mélodies qui ont marqué de leur empreinte toute une génération, non seulement en France mais aussi à l’étranger. Chanteur paisible, Francis Cabrel n’en est pas moins une des grandes vedettes de la variété française. Auteur, compositeur et interprète, cet artiste sensible, issu d’un milieu populaire, bénéficie d’une cote de sympathie inversement proportionnelle à sa discrétion. Son engagement dans les opérations humanitaires (Restos du cœur), sa sincérité envers le public (il refuse de se produire dans les grandes salles et privilégie le contact avec son auditoire) et ses mélodies pleines de délicatesse qui parlent tout aussi bien d’amour que de racisme (Gitans), de machisme (Leila et les chasseurs) ou de pauvreté dans le tiers-monde (Photos de voyage) lui assurent un statut à part dans le monde du show-biz français. Et la fidélité sans faille d’un public qui respecte son authenticité. 2 juillet Elle est déjà venue à Beiteddine en 1998 et à Beyrouth en 2003, au palais de l’Unesco. Deux soirées consacrées aux airs classiques et au gospel. Cette fois, c’est un concert placé sous le signe du lyrisme et du jazz que Barbara Hendricks donnera à Byblos en compagnie du Jazz Quartet. La voix féminine la plus célèbre du monde (ambassadrice honorifique pour le HCR), qui a poursuivi une carrière éblouissante sur les principales scènes d’opéra à travers le monde (Opéra de Paris, La Scala, Metropolitan Opera, Covent Garden), a décidé dans les années quatre-vingt-dix d’approfondir le répertoire jazz. Depuis 1994, elle participe à des festivals de jazz. Son interprétation de Summertime, de George Gershwin, est magnifique. À Byblos, elle rendra d’ailleurs hommage au fameux compositeur américain du XXe siècle ainsi qu’à Billie Holiday, Cole Porter et Duke Ellington. 15 juillet Il est l’interprète de Ever Blazin, Like Glue, Get Busy et Temperature : autant de tubes qui ont conquis, ces trois dernières années, la jeunesse du monde entier. J’ai nommé : Sean Paul. Cette superstar jamaïcaine, récemment couronnée « meilleur artiste reggae de l’année » au MOBO Awards à Londres, promet d’enflammer Byblos avec sa musique mélangeant reggae, dancehall et hip-hop. Né à Kingston, en 1973, c’est en 1996 qu’il émerge sur la scène dancehall jamaïcaine avec Baby Girl, le premier succès d’une impressionnante succession de hits. Ses talents d’auteur-compositeur et de rappeur aidant, il se trouve rapidement propulsé dans les communautés hip-hop et R&B américaines. Il collabore notamment avec Jay-Z, DMX, The Neptunes, Clipse … Après une année 2005 triomphale et 20 millions d’albums vendus, sa notoriété est désormais assise. La preuve : Baby Boy, le célèbre duo qu’il a enregistré avec Beyoncé. 22 juillet Ses nombreux fans libanais l’attendaient impatiemment. Voilà enfin Gad Elmaheh qui débarque à Byblos pour y présenter, au cours d’une soirée unique, L’autre c’est moi, son dernier one-man-show. Un succès énorme, qui a rempli à ras bord les grandes salles françaises pendant deux ans et dont le DVD s’est écoulé à 700 000 exemplaires. Une consécration pour cet acteur (La vérité si je mens, La doublure, Chouchou, adaptation cinématographique d’un des personnages-phares de son premier one-man-show, le travesti au grand cœur), scénariste et humoriste d’origine marocaine. En quelques années et en quelques spectacles (dont Décalages en 1996, La vie normale en 2000), ce garçon talentueux et à l’humour décapant mais jamais vulgaire s’est hissé au panthéon des humoristes français. Son style : un comique subtil, théâtre de l’absurde qui fait défiler les archétypes de l’époque, crée des personnages emblématiques (Chouchou, « le Blond », sorte de beauf new-look), malaxe les clichés et joue avec le langage. 23 juillet Un récital de piano accompagné d’une projection vidéo synchronisée (conçue par l’artiste vidéaste Ninja Pleasure), dans le cadre intime du jardin de l’Unesco à Byblos. Voilà pour la soirée de clôture du festival, un programme qui semble engageant. D’autant qu’il s’agit d’un « Solo Piano Show » signé Gonzales. Ce musicien fantaisiste berlinois, d’origine canadienne, qui s’est mué ces cinq dernières années en producteur-arrangeur-pianiste basé à Paris, est connu pour ses concerts, toujours à mi-chemin entre la performance outrée (costume rose, chorégraphie désuètes, etc.) et le récital de piano surréaliste. Son show, qui s’inscrit dans une tournée mondiale (Allemagne, France, Angleterre, Russie, Australie, Canada…), s’annonce surprenant et provocateur, avec des clins d’œil à Erik Satie et Keith Jarrett. À découvrir. Festival de Beyrouth À Beyrouth, l’ouverture officielle du Festival touristique aura lieu le 14 juin, à 20h30, en musique, à l’Escalier Saint-Nicolas. Et comme le festival coïncide avec la période du Mondial, un écran géant sera installé pour permettre aux fans de foot de ne rater ni les manifestations du festival ni les matches ! Le 15 juin Les quatre mousquetaires. Ils s’appellent Simon Obeid, Nader Khoury, Gilbert Jalekh et Élie Khayat. Ils sont parmi les principales figures du théâtre al-Rahbani qui refusent de se laisser entraîner par cette vague de décadence musicale de la chanson qui a envahi le monde arabe. Ils donneront un concert au cours duquel ils ne manqueront pas d’interpréter leur tube, Cherchahtou el-Balad. Vendredi 16, samedi 17, dimanche 18 et lundi 19 juin Place au théâtre avec une pièce qui sera choisie parmi les meilleures œuvres estudiantines. Mardi 20 Retransmission du Mondial sur écran géant. Mercredi 21 Fête de la Musique avec Charbel Rouhana et sa troupe de musiciens et choristes. Au programme, des compositions du oudiste ainsi que des airs tirés du folklore libanais. Jeudi 22 Toujours dans le cadre de la fête de la Musique, Carla et Carine Ramia, deux sœurs diplômées en chant arabe et en musicologie de l’USEK, donneront un concert de chansons orientales et occidentales. Elles seront accompagnées par une troupe de musiciens professionnels. Vendredi 23 Carnaval de danse et défilés de costumes réalisés avec le concours de Joanna Samarani. Samedi 24 Soirée cinéma avec un panorama des meilleurs courts- métrages. Dimanche 25 Récital avec le pianiste Mikhaïl Rudy. Né en Russie, il a étudié au Conservatoire de Moscou. Il s’installe à Paris après avoir remporté le premier prix du concours Marguerite Long. Depuis, il poursuit une carrière inextricablement liée à la recherche de l’excellence. Il a d’ailleurs été nommé Chevalier des arts et des lettres. Ses concerts et ses enregistrements lui ont valu de nombreuses récompenses, dont le prix de l’Académie Charles Cros pour le cycle Scriabine et le Grand Prix Liszt de Budapest…