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Ah ! ces militaires…

Pendant les heures difficiles de la Grande Guerre, Georges Clemenceau, ayant repris l’autorité d’une main de fer pour redresser une situation difficile, aurait, dit-on, lancé cette boutade : « La guerre est une chose trop sérieuse pour être gérée par des militaires. » Et si Clemenceau revenait sur terre, qu’aurait-il dit du comportement de certains militaires d’aujourd’hui ? Nous voyons un ancien haut gradé (le général Aoun, pour ne pas le nommer), revenu après quinze ans, pendant lesquels il n’a pas cessé de revendiquer l’indépendance et la souveraineté de son pays, faire alliance avec les bradeurs de cette indépendance : il a négocié en catimini une alliance avec le Hezbollah, tandis qu’il part en bataille contre ses anciens alliés du 14 Mars, cet événement majeur appelé aussi « la révolution du Cèdre », sans lequel il n’aurait pas pu revenir de son exil le 7 mai. Pour lui rafraîchir la mémoire, il faut rappeler que, pendant que l’opposition souverainiste préparait le rassemblement du Bristol, le Amid Carlos Eddé est allé deux fois à Paris – la seconde fois accompagné de Waël Bou Faour (PSP) – pour inciter le général à rejoindre ce mouvement. Celui-ci avait répondu : « D’accord, mais à une condition : c’est de réclamer le désarmement du Hezbollah, et cette condition n’est pas susceptible de concession. » (L’Orient-Le Jour du 11/2/06). Or, plutôt que de rejoindre les souverainistes du Bristol, il a engagé discrètement le dialogue avec ce même Hezbollah qu’il voulait dépouiller de ses armes et, le 6 février dernier, alors que le pays était sous le traumatisme de l’agression d’Achrafieh perpétrée la veille (dimanche noir), les téléspectateurs ahuris assistèrent à la conférence de presse conjointe Aoun-Nasrallah où les deux leaders, tout sourires, annoncèrent leur « entente » – devenue bientôt alliance. Adieu Paris et les déclarations du général tout au long de ses années d’exil. Plus grave encore, le général ne cesse d’insister pour le départ du gouvernement Siniora. Même s’il n’a pas étudié le droit constitutionnel, il ne peut éluder de répondre à cette question élémentaire : peut-on, en ce moment, former un gouvernement, alors que le chef de l’État est en lutte implacable contre la majorité parlementaire ? Et alors, mon général, vous désirez la création d’une situation de vide, ou « vacuum », laissant le pays livré à l’anarchie, sans possibilité de gouvernement ? Les organismes représentatifs de l’économie du pays lancent les avertissements les plus sévères sur la débâcle menaçante, et vous restez avec les récalcitrants manifestement manipulés par l’étranger ? Un militaire doit être ferré dans ce qu’on appelle la lecture du terrain. Cette lecture vous aurait-t-elle amené à vous ranger du côté des alliés de l’Iran et de la Syrie sous l’étendard du Hezbollah déployé durant la manifestation du 10 mai ? Question qui demeurera posée jusqu’à la clarification de la situation et le retour de ce pays à la stabilité. Albert SARA
Pendant les heures difficiles de la Grande Guerre, Georges Clemenceau, ayant repris l’autorité d’une main de fer pour redresser une situation difficile, aurait, dit-on, lancé cette boutade : « La guerre est une chose trop sérieuse pour être gérée par des militaires. »
Et si Clemenceau revenait sur terre, qu’aurait-il dit du comportement de certains militaires d’aujourd’hui...