Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Conférence - Au Musée de l’AUB, Maryse Maïla se penche sur la femme dans l’Orient ancien Un rôle confiné dans la limite des contraintes imposées par les hommes

C’est sur le thème de « La femme dans l’Orient ancien, du IIIe millénaire avant J-C au IIIe siècle avant J-C » que Maryse Maïla de Pico a donné une conférence au musée de l’AUB. Se basant sur l’étude des tablettes hiéroglyphiques ou cunéiformes, des vestiges archéologiques, des œuvres d’auteurs grecs tels Hérodote, Strabon et Diodore de Sicile ou encore sur la Bible, les recueils de lois relatifs au statut de la femme, mais aussi sur l’iconographie, la statuaire ou les représentations picturales, la conférencière a tenté de cerner les différents aspects de la vie des femmes à cette époque ancienne : leur statut, leur rôle et l’influence qu’elles avaient au sein de la société. « L’image de la femme et ce que nous pouvons connaître de son état réel et de sa situation effective varie au cours des siècles », a-t-elle indiqué, soulignant que « les sources sont éparses, restreintes, partielles, et c’est souvent un effort de cohérence, qui reste toujours sujet à évolution, perfectible et amendable, qui doit être poursuivi (…) Car, comment distinguer dans la représentation de l’Orient, ce qui est charrié par le réel et ce qui continue d’appartenir au mythe ? », a ajouté Maïla, diplômée d’un DEA en études et civilisations islamiques et d’une maîtrise d’histoire médiévale. La conférencière est arrivée, en tout cas, à deux conclusions : « La première permet de mieux cerner la femme comme un élément central de l’ordre social. Cet être dont la sexualité est exaltée en termes de fécondité et de vie, dont le rôle apparaît déterminant dans la vie domestique et quotidienne. Elle est source de vie étroitement liée au surnaturel, elle baigne dans le sacré. Épouse et mère, maîtresse de la maison, véhicule et vecteur de l’éducation, elle joue un rôle prépondérant dans la socialisation et la croissance des enfants. » « Une seconde conclusion nous force cependant à reconnaître que cette fonction réelle que la femme de l’Orient ancien exerce ne peut être comprise que dans le cadre de la fonction symbolique dominante du maître des lieux qui est l’homme ! » Elle ajoute que « le rôle de la femme reste confiné dans la limite des contraintes imposées par les hommes et astreint à des fonctions qui sont soumises, très fortement, au contrôle social. Son histoire demeure donc fondée sur une stricte conception patriarcale de la famille ». Voulant terminer sur une note plus optimiste, Maryse Maïla cite Nicolas Berdiaeff qui, parlant de la femme, prévoyait « qu’elle jouerait un grand rôle… car elle est plus liée que l’homme à l’âme du monde, aux premières forces élémentaires, et c’est à travers elle que l’homme communie avec elles… Les femmes sont prédestinées à être, comme dans l’Évangile, les porteuses d’aromates… Ce n’est pas la femme émancipée, ni rendue semblable à l’homme, mais l’éternel féminin qui aura un grand rôle à jouer dans la période future de l’histoire ».
C’est sur le thème de « La femme dans l’Orient ancien, du IIIe millénaire avant J-C au IIIe siècle avant J-C » que Maryse Maïla de Pico a donné une conférence au musée de l’AUB. Se basant sur l’étude des tablettes hiéroglyphiques ou cunéiformes, des vestiges archéologiques, des œuvres d’auteurs grecs tels Hérodote, Strabon et Diodore de Sicile ou encore sur la Bible, les...