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EXPOSITION - Jusqu’au 18 mai, dans la salle des expositions du bâtiment Zakhem (Université de Balamand) Krikor Norikian entre ombre et lumière

Plus d’une trentaine de toiles sont affichées actuellement dans un des bâtiments de l’Université de Balamand jusqu’au 18 mai. Elles sont l’œuvre de Krikor Norikian, à l’univers nimbé de lumière et peuplé de personnages. Un artiste qui a su figer le temps et devenir son principal témoin. Krikor Norikian n’est pas un homme pressé. Il prend son temps, croque, esquisse, gratte, mélange des couleurs, crée des ambiances, une atmosphère, puis déchire et recommence. Pour lui, peindre n’est pas un métier, mais un plaisir qu’il renouvelle sans cesse. Tant en France, où il s’est installé durant de longues années, qu’au Liban, qu’il a rejoint depuis peu, l’artiste ne cesse de réinventer son monde. Une mélancolie toute particulière balaye ses huiles et invite à la contemplation. L’œil fixe, ses personnages intemporels et suspendus dans le temps forcent la réflexion. Une lumière significative De quel côté regardent-ils ? À quoi pensent-ils ? Par sa lumière incidente, latérale, venue comme de l’extérieur du tableau et obéissant non à des lois optiques objectives mais à ses simples exigences, l’artiste à l’influence « caravagiste » parvient à bloquer les gestes dans un éclair instantané et à mettre en relief les éléments essentiels de la composition. Norikian plonge ses scènes dans un clair-obscur silencieux et dramatique. Teintées de luminisme mais également de mystique, ses œuvres interrogent le temps. Et comme par enchantement (ou la magie de l’art ?), la lumière soudainement se substitue aux personnages. Ils ne sont plus les sujets centraux de l’œuvre, mais uniquement un moyen pour aller au-delà du figuratif et le transcender. Privilégiant la linéarité et les couleurs sombres à la manière des maîtres flamands, épaississant les tons et les teintes pour les rendre plus translucides au bout du compte, Norikian arrive à nous introduire dans un monde hors champ qui ne connaît pas de limite. «Tous les corps réunis, écrivait Léonard De Vinci, et chacun isolément, emplissent l’air ambiant d’une infinité de leurs images qui sont toutes en cet air et toutes en chacune de ses parties, portant avec elles la nature du corps, la couleur et la forme de leur cause. » Et il ajoute : « La perspective est le frein et le gouvernail de la peinture.» De Vinci devait penser que la géométrie pouvait aider à mettre de l’ordre dans les sensations. Si les personnages de Krikor Norikian emplissent en effet cet espace chromatique, ils aboutissent par ailleurs à l’ordonnancement d’un infini d’impressions. Colette KHALAF

Plus d’une trentaine de toiles sont affichées actuellement dans un des bâtiments de l’Université de Balamand jusqu’au 18 mai. Elles sont l’œuvre de Krikor Norikian, à l’univers nimbé de lumière et peuplé de personnages. Un artiste qui a su figer le temps et devenir son principal témoin.
Krikor Norikian n’est pas un homme pressé. Il prend son temps, croque,...