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Actualités - CHRONOLOGIE

Success story d’un auteur qui a brisé les tabous

Par son audace, son courage et… son réalisme, il s’est fait beaucoup d’ennemis. Il a été boycotté par les écoles, attaqué par les professeurs, critiqué par les parents. Mais ses livres se vendent comme des petits pains. Dans ses histoires, il s’est attaqué aux tabous. Il parle de la guerre, de l’amour d’adolescence, de l’hypocrisie et du mensonge des adultes, de leur laisser-aller. Cet auteur, c’est Samah Idriss. Son best-seller, c’est la série Histoires d’un garçon de Beyrouth. Ou les aventures d’un petit chérubin facétieux nommé Oussama. Dans Kissat al-Koussa (L’histoire de la courgette), il refuse de manger son plat de «koussa bi laban». Sa maman invente mille et un stratagèmes pour lui faire avaler le légume. Les détracteurs de l’auteur ont protesté: «Il n’est pas de bon ton de parler de mamans aussi manipulatrices.» «Y a-t-il un enfant libanais qui ne s’identifiera et ne sympathisera pas avec notre héros?» s’interroge l’auteur. Dans Oum Jadida (Une nouvelle mère), le petit diablotin s’en va à la recherche d’une nouvelle mère, plus «gentille» que la sienne. Re-indignation des milieux conservateurs. Comme tous les petits garçons orientaux, Oussama rêve, dans al-Bint al-Chakraa (La fille blonde), d’avoir une douce moitié aux cheveux dorés. On crie alors au racisme. Dans Taht el-Sarir (Sous le lit), les choses ne s’arrangent pas puisque notre petit diablotin retrouve mille et une choses «oubliées» et pleines de poussière sous le lit parental. Horreur, malheur! Mais Idriss n’a pas seulement démythifié l’image de la mère qui est, dans la littérature de jeunesse, la personnification de l’altruisme et de la sagesse. Il a utilisé des mots «étrangers» comme «OK» ou «bouza». «Vous avez saccagé l’arabe classique», lui ont reproché des profs d’école. Idriss, qui est linguiste, coauteur d’une encyclopédie et rédacteur en chef de la revue littéraire al-Adab, est plutôt amusé par ces remarques. «Si nous voulons que nos enfants lisent l’arabe, il faut leur donner une langue qui soit la plus proche de la leur. Pour qu’ils ne soient pas complètement aliénés par une langue rigide, il n’y a pas de mal à leur donner, ici et là, des mots familiers.» Samah Idriss est dans le monde de l’édition de jeunesse depuis deux ans seulement. Mais sa révolution est déjà en marche.
Par son audace, son courage et… son réalisme, il s’est fait beaucoup d’ennemis. Il a été boycotté par les écoles, attaqué par les professeurs, critiqué par les parents. Mais ses livres se vendent comme des petits pains. Dans ses histoires, il s’est attaqué aux tabous. Il parle de la guerre, de l’amour d’adolescence, de l’hypocrisie et du mensonge des adultes, de...