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Abbas reçu à l’Élysée, le Hamas refuse d’être court-circuité dans la gestion des salaires Chirac préconise l’implication de la Banque mondiale pour acheminer l’aide financière aux Palestiniens

Le président Jacques Chirac a proposé hier, en recevant le leader palestinien Mahmoud Abbas, un mécanisme impliquant la Banque mondiale qui permettrait la reprise de l’aide financière aux Palestiniens supprimée par les Européens. M. Chirac a indiqué à M. Abbas « que la France proposait à ses partenaires européens et internationaux (...) que l’on réfléchisse très rapidement à un dispositif qui permette la reprise de l’aide », a déclaré le porte-parole de la présidence Jérôme Bonnafont. Évoquant la question des salaires des quelque 160 000 fonctionnaires palestiniens qui n’ont pas été versés en mars, la France suggère d’« étudier d’urgence la création d’un fonds fiduciaire géré par exemple par la Banque mondiale et qui serait destinataire de l’aide destinée à payer les salaires ». M. Chirac doit présenter ses propositions dans la perspective d’une réunion du quartette (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU) le 9 mai, selon son porte-parole. « Nous avons examiné les moyens de faire parvenir les aides et le président Chirac a suggéré le mécanisme de la Banque mondiale dont il devrait discuter avec ses partenaires au sein du quartette et en Europe », a confirmé M. Abbas lors d’une conférence de presse à l’issue de l’entretien. « Nous espérons que des solutions seront trouvées rapidement car la situation est critique », a ajouté M. Abbas, qui achevait à Paris une tournée axée sur la reprise des aides et qui l’a conduit en Turquie, en Norvège et en Finlande. Avant le début de la rencontre, M. Chirac a affirmé que l’aide aux Palestiniens « doit être maintenue pour des raisons humanitaires et politiques », soulignant que la France « plaidera son maintien auprès de la communauté internationale et notamment auprès de l’Union européenne ». La Banque mondiale gère déjà en coordination avec le gouvernement palestinien les donations internationales destinées aux différents projets, notamment d’infrastructure, dans les territoires palestiniens. La nouveauté consiste en la création d’un fonds spécial géré par la Banque mondiale pour s’occuper aussi de l’aide financière directe, ce qui permettrait aux donateurs d’y transférer des sommes servant à payer les fonctionnaires palestiniens. M. Abbas devrait avoir accès à ce fonds, mais il n’a pas l’intention de se substituer au ministère des Finances, qui continuera de se charger du paiement des salaires grâce aux donations, explique-t-on dans l’entourage du leader palestinien. Le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas a d’ailleurs exprimé hier son refus d’être court-circuité dans la gestion des salaires des fonctionnaires. Le ministre des Finances au gouvernement Hamas, Omar Abdelrazeq, a ainsi affirmé à l’AFP à Ramallah que le fonds proposé « doit préserver les prérogatives du ministère des Finances quant au contrôle et la supervision des procédures financières ». Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a cependant déclaré hier qu’il prendrait en considération la proposition française. Mahmoud Abbas a également évoqué la reprise de l’aide financière lors d’un « déjeuner de travail » avec le chef de la diplomatique française Philippe Douste-Blazy et le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE, Javier Solana. L’UE, principal contributeur avec 500 millions d’euros par an, a suspendu à l’instar des États-Unis ses aides financières après l’entrée en fonction en mars du gouvernement Hamas et l’Autorité palestinienne est désormais au bord de la banqueroute.

Le président Jacques Chirac a proposé hier, en recevant le leader palestinien Mahmoud Abbas, un mécanisme impliquant la Banque mondiale qui permettrait la reprise de l’aide financière aux Palestiniens supprimée par les Européens.

M. Chirac a indiqué à M. Abbas « que la France proposait à ses partenaires européens et internationaux (...) que l’on réfléchisse très...