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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE Dame Edna Everage tire Barry Humphries de sa manche

WASHINGTON - Irène MOSALLI C’est réellement l’irrésistible ascension de Dame Edna Everage, cette femme au foyer australienne devenue vedette internationale des planches, du petit et du grand écran. Avec pour label un grain de folie, de l’extravagance, de la fantaisie et l’art de la métamorphose. Perruques et gants mauves, robe froufroutante, lunettes serties de strass, énormes bagues aux doigts et langue acerbe, mordante et cinglante, elle continue à promener avec succès son spectacle sous toutes les latitudes. Récemment, elle s’est produite à Washington avec son nouveau show, Dame Edna et sa revanche. Une double revanche, sociale et artistique. Pour commencer, de Mme Tout-le-monde, elle a allègrement grimpé l’échelle sociale en acquérant le titre de « Dame » (octroyé par sa Gracieuse Majesté) puis elle est devenue célèbre dans le monde du show-biz. Cela, non seulement grâce à la force de son caractère ou de ses poignets, mais en sortant un lapin de sa manche. Avant de révéler son tour de magie, on la suit sur scène où elle entre en grande pompe, un glaïeul à la main et avec un flamboyant tape-à-l’œil. Et de sa voix rauque, elle met tout de go le public dans sa poche en faisant directement salon avec lui. Entre des battements de cils, des gestes grandiloquents de ses mains alourdies de bijoux clinquants, elle parle ou plutôt déblatère sur les gens qu’elle a connus. Et, bien entendu, que le public est censé connaître (des simples voisins aux grands de ce monde, en passant par des stars hollywoodiennes). Et puis, elle invite les leaders à venir vers elle, « car le théâtre est thérapeutique et puis je jette mon gant rose brodé (elle aime le défi). G.W. Bush y gagnerait, il pourrait perdre cet air désorienté qu’il a. Quant à son épouse, elle aurait intérêt à s’habiller chez mon couturier. » De sa cuisine australienne aux feux de la rampe Puis, elle s’adresse aux spectateurs placés aux premières loges et non à ceux installés dans les sections bon marché et qu’elle nomme « affectueusement » les « Mizzies », diminutif des « misérables ». Mais elle aime bien quand même cette dernière catégorie qui n’est pas sans lui rappeler ses origines. L’histoire dit qu’elle était une ordinaire femme australienne au foyer, Edna Everage, qui a pu se libérer de sa cuisine et autres astreintes domestiques et familiales pour arriver à briller sous les feux de la rampe. Il est néanmoins un autre exploit qu’elle a inscrit à son palmarès. En enlevant ses mirobolants costumes de scène, elle redevient ce qu’elle est réellement : l’acteur australien Barry Humphries. Cet homme aux multiples talents est magistralement entré, depuis des décades, dans la peau de Dame Edna. Né en 1934 à Melbourne (Australie), il a grandi dans une famille respectable. C’était un enfant gâté sans pour autant avoir la pleine attention de ses parents. Ce qui l’a mené à créer son propre monde en se déguisant. Constatant qu’en faisant ainsi rire les autres à ce jeu, il se faisait parallèlement des amis, il a développé ce talent. Côté université, il s’était essayé aux études de droit, de philosophie et de beaux-arts, avant d’entreprendre de sérieuses études d’art dramatique. De là, il devient célèbre pour les caractères satiriques et quelque peu provoquants qu’il a créés: « Barry McKenzie », l’Australien moyen (l’Aussie) par excellence, le pépé « Sandy Stone », « Sir Lee Patterson » (un attaché culturel porté sur l’emphase et l’alcool) et la superstar, « Dame Edna ».Tous des caractères de son pays d’origine qu’il veut faire découvrir par le biais de l’humour. En ville, c’est un monsieur de bonne compagnie. Il est marié à Lizzie Spender, la fille du poète britannique sir Stephen Spender, et le couple a deux filles.
WASHINGTON - Irène MOSALLI

C’est réellement l’irrésistible ascension de Dame Edna Everage, cette femme au foyer australienne devenue vedette internationale des planches, du petit et du grand écran. Avec pour label un grain de folie, de l’extravagance, de la fantaisie et l’art de la métamorphose. Perruques et gants mauves, robe froufroutante, lunettes serties de strass,...