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Actualités - CHRONOLOGIE

SOUVENIR Lettres d’Anne Frank: une exposition pour mieux connaître l’auteur

Le Musée historique d’Amsterdam et la Maison Anne Frank consacrent jusqu’à septembre une exposition aux lettres écrites par l’adolescente juive qui mourut au camp de concentration de Bergen-Belsen en 1944 et qui permettent de découvrir son caractère farouchement indépendant. «Je suis indépendante de corps et d’esprit, je n’ai plus besoin de mère. Tous ces combats m’ont rendue forte», écrit l’auteur du Journal d’Anne Frank à son père, qui voit d’un mauvais œil les sentiments naissants de sa fille pour un jeune homme qui partage leur cache le long des canaux d’Amsterdam. «Ne me prends pas pour quelqu’un de 14 ans, toute cette tristesse m’a rendue plus âgée», poursuit-elle. «C’était l’habitude de la famille Frank de s’écrire des lettres, lorsque des problèmes entre eux surgissaient», explique Walter van der Sluis, conservateur de la Maison d’Anne Frank. Cette lettre du 5 mai 1944, écrite quelques mois avant sa disparition, est évoquée dans le Journal, mais Otto Frank, le père d’Anne, avait prétendu à sa fille qu’il la brûlerait, tant elle l’avait bouleversé. «Elle est réapparue dans les papiers d’Otto. C’est la première fois qu’elle est exposée», selon M. Van der Sluis. Une grande partie des lettres sont datées de la place Merwede (Merwedeplein) à Amsterdam, dans le sud de la ville, où la famille Frank s’était établie après avoir quitté Francfort et l’Allemagne nazie. La première est rédigée en allemand, la langue maternelle d’Anne alors âgée de 7 ans, adressée à sa grand-mère qui vivait en Suisse. Les suivantes sont en néerlandais, puisque l’enfant apprend cette langue à l’école. Les épîtres sont accompagnées de photos du quartier, de la famille d’Anne, de ses amies. En 1942, alors qu’elle vient de se cacher avec sa famille et des proches derrière le magasin paternel, elle adresse une lettre d’adieux à son amie Jacqueline van Maarsen. Son père refuse de l’envoyer, craignant de fournir une piste vers leur cache. Anne l’insèrera dans son Journal et prendra l’habitude de s’adresser à un correspondant imaginaire pour décrire sa vie clandestine. Les photos permettent également de découvrir le premier appartement des Frank, qu’une association amstellodamoise vient de restaurer pour héberger des écrivains dont la liberté d’expression est menacée dans leur pays d’origine. Sur une ancienne photo du logement, on voit Anne à 13 ans, encore une enfant et déjà élégante, attentive, prenant la pose de l’écrivain qu’elle voulait être. Elle écrit à sa grand-mère: «Me voilà assise à la table de travail...» Quelques mois après, Anne entamait le Journal qui allait la rendre célèbre et permettre à des millions de personnes de mettre un visage sur la persécution des juifs par les nazis. «Elle n’a pas survécu. En publiant son journal, c’est son père qui a réalisé son rêve», conclut Walter van der Sluis. Gerald de HEMPTINNE (AFP)
Le Musée historique d’Amsterdam et la Maison Anne Frank consacrent jusqu’à septembre une exposition aux lettres écrites par l’adolescente juive qui mourut au camp de concentration de Bergen-Belsen en 1944 et qui permettent de découvrir son caractère farouchement indépendant.
«Je suis indépendante de corps et d’esprit, je n’ai plus besoin de mère. Tous ces combats...