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Le CPE remplacé par des dispositifs ciblés pour les jeunes en difficulté La France tourne la page du contrat-jeunes

Les députés français ont tourné hier la page du contrat première embauche (CPE), en votant en un temps record une loi destinée à remplacer une mesure à l’origine d’une crise de plus de dix semaines, tandis que les étudiants reprennent les cours. La nouvelle loi, déposée par la majorité de droite soucieuse d’en terminer au plus vite avec cette crise, devrait être adoptée dès aujourd’hui par le Sénat et définitivement entérinée trois jours seulement après la décision du président Jacques Chirac d’abandonner le CPE. Le texte a été approuvé à l’Assemblée nationale par 151 voix de la droite et du centre, 93 élus socialistes et communistes votant contre. Il entérine la mort du CPE, qui est remplacé par des dispositifs ciblés encourageant l’embauche de jeunes en difficulté, notamment ceux sans qualification ou issus des banlieues déshéritées en proie à des émeutes à l’automne dernier. Selon les estimations gouvernementales, il en coûtera 150 millions d’euros à l’État en 2006 et 300 millions en 2007. Le vote des députés marque la défaite politique du Premier ministre Dominique de Villepin, qui a longtemps refusé l’abandon du CPE, mesure emblématique de sa « bataille » contre le chômage. Malgré la fronde grandissante des syndicats et des organisations de jeunes, la loi instituant le CPE avait été adoptée par le Parlement le 9 mars. M. de Villepin en avait annoncé la création à la mi-janvier sans avoir consulté les partenaires sociaux. Réservé aux moins de 26 ans, ce nouveau contrat de travail donnait la possibilité à un employeur de licencier pendant deux ans sans motiver sa décision. Ses adversaires lui reprochaient d’accroître la précarité, alors que M. de Villepin y voyait un moyen de faire baisser le chômage des jeunes (près de 23 % de ceux sur le marché du travail, et jusqu’à 40 % dans les zones déshéritées). Plus de 60 universités et des centaines de lycées ont été bloqués ou perturbés durant le conflit, mais le retour à la normale s’est accéléré mercredi alors que les examens approchent. de la contestation, comme les universités de Grenoble (Sud-Est) et Nancy (Est), ont voté hier la reprise des cours. Au total, 19 universités étaient encore perturbées à des degrés divers. M. Chirac avait tenté jusqu’au bout de ménager son Premier ministre, dont il avait fait son dauphin pour lui succéder et qui se retrouve désormais au plus bas dans les sondages. Mais il a dû céder à la pression venue également de son propre camp et notamment de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et président du parti UMP au pouvoir, inquiet des conséquences de la crise sur la présidentielle de 2007.
Les députés français ont tourné hier la page du contrat première embauche (CPE), en votant en un temps record une loi destinée à remplacer une mesure à l’origine d’une crise de plus de dix semaines, tandis que les étudiants reprennent les cours.
La nouvelle loi, déposée par la majorité de droite soucieuse d’en terminer au plus vite avec cette crise, devrait être adoptée dès...