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LÉgIslatives - Échec de la « grande coalition » de Berlusconi, Prodi devra unir le pays Vérification de milliers de votes, les Italiens contraints à l’attente

Le leader de la gauche italienne Romano Prodi s’est dit sûr hier de sa victoire aux législatives, pourtant encore contestée par Silvio Berlusconi, qui a ordonné la vérification de certains votes et a ainsi plongé les Italiens dans l’attente. Battu par son système électoral, le chef du gouvernement sortant a tenté de se relancer avec l’idée d’une « grande coalition » aussitôt rejetée par le vainqueur Romano Prodi, qui devra toutefois rapidement unir les Italiens s’il veut gouverner durablement. En effet, après le climat détestable de la campagne électorale et ses virulentes attaques contre l’opposition, la proposition de « grande coalition » à l’allemande lancée par le chef du gouvernement sortant a surpris tout le monde sans convaincre ses alliés de la Maison des libertés (CDL). Le ministère de l’Intérieur a en effet officiellement confirmé la victoire de l’Union de gauche avec 158 sièges sur 315 au Sénat et 342 sur 630 à la Chambre des députés en publiant des résultats complets, qui devront subir une ultime validation de la Cour de cassation. Mais malgré ces données officielles, qui consacrent la rupture en Italie, Silvio Berlusconi, actuel chef du gouvernement, refuse toujours de concéder la victoire à son adversaire. « Les élections sont finies, le résultat est la victoire de l’Union. Je n’ai absolument pas peur d’un renversement de situation », a cependant martelé Romano Prodi hier après-midi devant la presse étrangère à Rome. « Il y a une large et forte majorité à la Chambre, mais plus serrée au Sénat. Il y a la possibilité de gouverner pour cinq ans. Il est curieux que Berlusconi soulève tant de doutes alors qu’il a la main sur le ministère de l’Intérieur, qu’il contrôle toutes les données », a souligné M. Prodi. L’ironie du sort a fait que Romano Prodi aura une nette majorité en sièges à la Chambre et deux sénateurs de plus que la droite, grâce aux règles d’une loi électorale que Silvio Berlusconi a fait passer en force en décembre 2005. « Cette loi, c’est lui qui l’a voulue », n’a pas manqué de souligner Romano Prodi. Le différend porte sur les bulletins « contestés », ces votes non validés mis de côté par les présidents des bureaux de vote qui n’ont pas pu les classer dans les nuls ou les attribuer à un parti. On en recense 43 028 à la Chambre des députés – où le centre-gauche a obtenu la majorité avec seulement 25 224 voix d’avance – et 39 833 au Sénat. Les commissions spéciales ont commencé hier à reprendre un par un ces bulletins et devraient avoir bouclé leurs contrôles « aujourd’hui ou demain » pour la Chambre des députés et « après Pâques » pour le vote des expatriés au Sénat. Outre ce délai non négligeable pour les nerfs des Italiens, il faudra également attendre plusieurs semaines avant la formation d’un nouveau gouvernement. Les deux nouvelles Chambres se réuniront pour la première fois le 28 avril et devront d’ici au 5 mai élire leurs présidents respectifs et constituer les groupes parlementaires. La toute première mission des députés et sénateurs sera, les 12 et 13 mai, d’élire un remplaçant au président de la République Carlo Azeglio Ciampi dont le mandat arrive à terme le 18 mai. Cette nomination est incontournable, car la désignation du chef du gouvernement incombe au président de la République : mais M. Ciampi ayant laissé entendre qu’il souhaitait confier cette tâche à son successeur, Romano Prodi ne devrait pas être désigné pour former son gouvernement avant de longues semaines.
Le leader de la gauche italienne Romano Prodi s’est dit sûr hier de sa victoire aux législatives, pourtant encore contestée par Silvio Berlusconi, qui a ordonné la vérification de certains votes et a ainsi plongé les Italiens dans l’attente.
Battu par son système électoral, le chef du gouvernement sortant a tenté de se relancer avec l’idée d’une « grande coalition...