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NUCLÉAIRE - Rice appelle le Conseil de sécurité à adopter des « mesures fortes » contre Téhéran La communauté internationale condamne à l’unanimité les « avancées » iraniennes

« Un pas dans la mauvaise direction », « une très mauvaise nouvelle » : les États-Unis, l’Union européenne, les principaux pays d’Europe occidentale, mais aussi la Russie, un allié de l’Iran, ont condamné l’annonce par Téhéran d’une nouvelle avancée dans son programme nucléaire. La proclamation retentissante mardi par l’Iran qu’il était parvenu à effectuer un enrichissement substantiel d’uranium, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU l’avait sommé de suspendre toutes ses activités dans ce domaine, a résonné comme un défi. Téhéran est soupçonné, sous couvert d’un programme nucléaire civil, de vouloir se doter de l’arme atomique. La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a appelé hier le Conseil de sécurité à l’action et annoncé des consultations de Washington avec ses alliés. « Si les Iraniens poursuivent sur cette voie, il faudra que le Conseil de sécurité agisse d’une façon ou d’une autre », a-t-elle déclaré, appelant à l’adoption de « mesures fortes » contre Téhéran. Et la Maison-Blanche, dénonçant l’« affront » infligé par l’Iran au Conseil de sécurité et à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a souligné que des sanctions étaient « certainement une option envisageable ». En Israël, pays que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a récemment annoncé vouloir « rayer de la carte », des responsables se sont alarmés de la dernière déclaration iranienne, même s’ils en ont relativisé la portée concrète immédiate. Le chef du renseignement militaire, le général Amos Yadlin, a déclaré dans une interview au quotidien Yediot Aharonot que « les Iraniens pourraient parvenir à se doter d’un armement nucléaire d’ici à trois ans ». Le secrétaire d’État américain adjoint chargé de la non-prolifération nucléaire, Stephen Rademaker, s’est montré plus pessimiste : lors d’une conférence de presse à Moscou, il a estimé que l’Iran serait capable de fabriquer une bombe nucléaire d’ici à une quinzaine de mois. Pour Javier Solana, haut représentant pour la politique extérieure de l’UE, qui s’est longtemps efforcé d’obtenir une solution négociée de la crise avec Téhéran, l’annonce iranienne est « une très mauvaise nouvelle » qui va « dans la mauvaise direction », selon sa porte-parole. Même ton en Russie, allié traditionnel de l’Iran, qui tente en vain depuis des mois de faire adopter son plan de sortie de crise, qui a aussi déploré « un pas dans la mauvaise direction », selon les termes du porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Kamynine. De son côté, l’AIEA, qui a son siège à Vienne, s’est refusée hier à tout commentaire. Le directeur exécutif de cette agence de l’ONU, Mohammad el-Baradei, doit rencontrer aujourd’hui des responsables iraniens à Téhéran. Parallèlement, l’ambassadeur de Chine à l’ONU, Wang Guangya, a indiqué hier que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne se réuniront le 18 avril à Moscou, au niveau des directeurs politiques, pour discuter du dossier nucléaire iranien. Rafsandjani à Damas En visite en Syrie, l’ancien président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani a qualifié hier de « grande réalisation » l’enrichissement d’uranium accompli par l’Iran, en affirmant que son pays « ne se pliera pas aux pressions ». Avoir accompli un enrichissement substantiel d’uranium « est une grande réalisation et j’espère que ce projet s’accomplira avec succès », a poursuivi le responsable iranien. Pour M. Rafsandjani, l’inquiétude exprimée par certains pays « n’est qu’un prétexte pour empêcher l’Iran de produire cette technique et maintenir (le pays) sous la coupe des pays occidentaux ». M. Rafsandjani s’est par ailleurs entretenu avec le vice-président syrien Farouk el-Chareh « des développements régionaux et internationaux et des défis actuels en Irak et dans les territoires palestiniens », a indiqué SANA. Une rencontre est prévue entre M. Rafsandjani et le président syrien Bachar el-Assad.
« Un pas dans la mauvaise direction », « une très mauvaise nouvelle » : les États-Unis, l’Union européenne, les principaux pays d’Europe occidentale, mais aussi la Russie, un allié de l’Iran, ont condamné l’annonce par Téhéran d’une nouvelle avancée dans son programme nucléaire.
La proclamation retentissante mardi par l’Iran qu’il était parvenu à effectuer...