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Italie - Le Premier ministre tente de rallier les indécis à quelques jours des législatives Entre insultes et promesses à tout-va, Berlusconi sans tabou pour gagner des voix

Entre les insultes envoyées à l’électorat de gauche et des promesses électorales à tout-va, Silvio Berlusconi tente par tous les moyens de drainer les nombreux indécis à quatre jours de législatives italiennes encore incertaines. Le mot « couillons » utilisé mardi par le chef du gouvernement italien pour qualifier les électeurs de gauche a soulevé un tollé dans la coalition de Romano Prodi, mais a également suscité le malaise parmi les propres alliés de M. Berlusconi. « J’ai trop d’estime pour l’intelligence des Italiens pour penser qu’il y a autant de couillons qui peuvent voter contre leurs propres intérêts », a ainsi déclaré M. Berlusconi devant le syndicat des commerçants, avant d’ajouter, sourire aux lèvres : « Excusez ce langage grossier, mais efficace. » « Quel mépris pour le peuple, je ne me serais jamais permis de m’adresser ainsi aux électeurs de Forza Italia », a immédiatement commenté Romano Prodi, leader de la coalition de centre-gauche. Allié centriste de M. Berlusconi, Pier Ferdinando Casini (UDC) a aussi déploré « une faute de style ». « On ne peut pas être d’accord avec un tel ton, on ne peut pas conduire la campagne avec de tels mots », selon des propos rapportés par le quotidien La Repubblica. Gianfranco Fini, leader d’Alliance nationale (parti populiste), a non sans mal tenté hier de calmer le jeu : « N’en faisons pas une affaire d’État, Berlusconi a fait ces déclarations dans un moment de grande emphase. C’est juste un peu d’argot, il y a des choses plus sérieuses auxquelles penser. » Peut-être conscient d’avoir laissé échapper l’insulte de trop, Silvio Berlusconi a tenté de se reprendre hier matin dans la presse. « Je ne me suis pas adressé aux électeurs de gauche », affirme-t-il dans un long entretien avec des lecteurs publié par le quotidien Il Messagero. « Je m’adressais à cette catégorie (de personnes) qui a des biens et qui ne s’en cache pas, des entreprises parfois importantes, et qui peut-être pour suivre une mode voudraient voter à gauche. Je voudrais qu’ils se rendent compte qu’ils vont contre leurs intérêts, parce que là (à gauche) c’est le parti des impôts, alors que nous sommes le parti de la liberté », a poursuivi le chef du gouvernement. « Je dirais que le terme exact est “masochistes” » (plutôt que « couillons »), a-t-il encore ajouté. Cette nouvelle tentative de M. Berlusconi pour convaincre les quelque 30 % d’indécis, selon l’évaluation des derniers sondages, pourrait cependant lui faire perdre plus d’électeurs qu’il n’a pu en gagner à l’issue de son débat télévisé lundi soir avec Romano Prodi. Dans les dernières secondes d’un débat dominé par son adversaire, M. Berlusconi avait réussi un véritable coup de théâtre en promettant la suppression de la taxe foncière (ICI) sur les résidences principales, une annonce qui pourrait faire mouche dans une Italie qui compte entre 70 et 80 % de propriétaires. M. Berlusconi a marqué un but contre son propre camp, ont estimé des alliés du chef du gouvernement, sous couvert d’anonymat, cités par La Repubblica, jugeant que le « couillon » lancé mardi a fait tomber dans l’oubli l’abolition de l’impôt annoncée lundi. Avvenire, le quotidien de la Conférence épiscopale italienne, pourtant pas hostile au centre-droit italien, a pour sa part sévèrement critiqué une « vulgarité mortifiante », affirmant « qu’un chef de gouvernement doit toujours avoir du style et être responsable ». Katia DOLMADJIAN (AFP)
Entre les insultes envoyées à l’électorat de gauche et des promesses électorales à tout-va, Silvio Berlusconi tente par tous les moyens de drainer les nombreux indécis à quatre jours de législatives italiennes encore incertaines.
Le mot « couillons » utilisé mardi par le chef du gouvernement italien pour qualifier les électeurs de gauche a soulevé un tollé dans la...