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Les lecteurs ont voix au chapitre

Les Libanais sceptiques Malgré les efforts de nos dirigeants pour trouver un consensus sur l’entente nationale, les débats à la table des négociations semblent traîner, au grand désarroi des Libanais. D’une part, il y a la question épineuse des fermes de Chebaa (à laquelle est liée celle du désarmement du Hezbollah) ; d’autre part, c’est la question de la démission du président. Chebaa est-elle un no man’s land ou une enclave ? Au cas où il sera prouvé qu’elle fait partie de notre territoire, notre gouvernement devra saisir le Conseil de sécurité de l’ONU afin qu’il exige son évacuation par les troupes israéliennes qui l’occupent. Une fois cette question résolue, il sera aisé de trouver un terrain d’entente avec le parti de Dieu. C’est dans ce contexte-là que le peuple attend (quoique sceptique) un dénouement heureux à cette situation critique qui n’est autre que la conséquence de trente années d’occupation. Hilda DADOURIAN Hamadé, ce héros... Pour rien au monde, je n’aurais voulu être à la place de Marwan Hamadé, jeudi dernier au Conseil des ministres. Quel courage, quel flegme ! Face à l’attaque, il est resté de glace. Aucune attention au ton, pour le moins irrévérencieux, employé par le chef de l’État. Il regarde ailleurs, sûr de son droit ; sa voix ne tremble même pas pour continuer son discours. Belle leçon, en vérité, leçon de grandeur, de la part d’un homme qui a miraculeusement survécu à un attentat visant à l’éliminer. D’un homme qui pleure encore son neveu – et quel neveu ! – atteint par les mêmes mains assassines qui ont tué l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, qui ont mutilé la courageuse journaliste May Chidiac et commis bien d’autres atrocités. Ou peut-être que si, j’aurais bien voulu être dans les souliers du ministre Hamadé, pour crier mon refus du kidnapping odieux dans lequel s’enlise le Liban depuis plusieurs mois. J’aurais voulu hurler mon refus de ce statu quo aussi ignoble qu’inadmissible. J’aurais voulu supplier les Libanais, tous les Libanais, de surseoir à toute activité jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République. J’aurais voulu faire savoir aux Libanais que ceux qui tiennent vraiment à leur pays ne cherchent pas par les moyens les plus belliqueux et par les liaisons les plus douteuses à devenir califes à la place du calife. Oui, j’aurais voulu. Seulement je n’ai pas 10 % du courage de M. Hamadé. Je me résous même à signer, penaude : Une Libanaise en détresse La vérité, disent-ils Vous la recherchez, la vérité, dites-vous ? Mais Messieurs, réveillez-vous : elle est là, devant vous, devant nous, aussi claire que le jour, aussi brillante que le soleil. Mais vous, vous ne voulez pas la voir, vous détournez les yeux lorsque vous la rencontrez. Pourquoi ? Parce que cette vérité, quand vous la verrez, elle pourra vous faire mal, vous faire souffrir. La vérité, c’est la peur du lendemain, le chômage, un pays et un peuple en voie d’effondrement. La vérité, c’est que les enfants n’ont pas le droit de jouir de leur enfance, que les adolescents risquent de devenir des délinquants, que les adultes ne parviennent pas à subvenir aux besoins vitaux des leurs. La vérité, c’est que les retraités, après de longues années de dur labeur, n’aspirent plus qu’à une mort prochaine. La vérité, c’est que chaque étudiant est en train de rêver à quitter son pays au lieu de contribuer à sa résurrection. Vous croyez, Messieurs, qu’en changeant chaque jour de discours politique et de thème de débat vous pouvez nous duper ? Il appartiendra à l’histoire de vous juger. Quant à nous, sachez que nous la connaissons, d’ores et déjà, la vérité. Madeleine BEAYNI La vérité, mais laquelle ? Tout le monde en parle, mais qui dit la vérité ? Ils sont nombreux ceux qui font des déclarations tonitruantes, des fois menaçantes et d’autres fois provocantes, quelques rares fois consolantes. Certains reprennent les propos de Bachar el-Assad, d’autres suivent les directives de l’Iran, et le tout constitue un protectorat syrien. Les rôles dans l’énoncé de la vérité sont répartis entre ces acteurs qui jouent ensemble, depuis des décennies, une pièce de théâtre qui a eu un grand succès local et régional, qui porte comme titre : la domination et l’exploitation du Liban. Après ce qui s’est passé ces derniers jours, aussi bien à Khartoum qu’à Beyrouth, quels sont les sujets sur lesquels il y a eu entente dans le cadre du dialogue national ? La délimitation de la frontière des fermes de Chebaa, le désarmement des Palestiniens hors des camps, les détenus dans les deux camps. Toutes ces résolutions sont à l’avantage d’Amal et du Hezbollah, duo chiite, et celles-ci nécessitent l’accord de la Syrie. Il faut savoir en outre que sans la Syrie, rien ne sera possible, encore moins obtenir le départ du chef de l’État et le désarmement du Hezbollah. Messieurs de l’actuelle majorité, si vous voulez en finir, faites-vous aider par vos alliés les Occidentaux, afin que l’opposition syrienne puisse déstabiliser le pouvoir en Syrie. À ce moment-là, il y aura la paix au Liban et au Moyen-Orient. Salah EL-ACHKAR Des temps inouïs Dans son éditorial du samedi 1er avril, Issa Goraieb a raison de qualifier d’imprudence le fait pour le Premier ministre Fouad Siniora de s’être rendu au sommet arabe de Khartoum. Mais ce qui était encore bien plus effarant, c’était de voir un président de la République, au mandat prorogé, ne pas hésiter à se comporter comme il l’a fait et, en plus, à savourer une victoire imaginaire par des surenchères ridicules. Que veut donc le président Émile Lahoud ? Jusqu’à quand le pauvre Liban peut-il vivre ces temps inouïs ? Halim ABOUCHACRA Iranium enrichi Le syndrome shakespearien de l’AIEA frappe à nouveau, mais cette fois-ci en Iran : l’ont-ils, ne l’ont-ils pas, telle est la question. Mobilisé dans un ballet diplomatique incessant, le monde s’apprête à revivre « la partie au bord du gouffre ». À entendre les déclarations des grands de ce monde, le mystère demeure entier : l’ « iranium » appauvri se transformera- t-il en uranium « enrussie », pardon enrichi ? Oncle Sam, tonton Blair et leurs potes s’apprêtent-ils à intervenir pour évincer le tyran perse ? En attendant la réponse, la région trinque : du « délIranium »! Gaby GEMAYEL Scénario salvateur Le texte qui suit a été rédigé le 2 septembre 2004 pour être publié le lendemain. Dans l’intervalle, et surtout depuis, bien des choses se sont passées. Osera-t-on dire qu’il a perdu toute actualité – ou à tout le moins toute pertinence ?… Ce soir à 18 heures, les députés-reconductionnistes ont rendez-vous, place de l’Étoile, avec l’histoire. Mais fort curieusement, très tôt le matin, quelques-uns d’entre eux ont demandé à rencontrer l’ambassadeur de France, M. Philippe Lecourtier. À leurs protecteurs-patentés-décideurs-et-décidés qui s’étonnaient de cette démarche, ils ont affirmé vouloir atténuer les ressentiments de la France vis-à-vis du vote qui allait avoir lieu en soirée. Devant les locaux de la mission diplomatique française à Beyrouth, les journalistes, massés en nombre considérable, s’impatientent. À 12 heures, aucun des députés entrés au bureau de l’ambassadeur n’était encore sorti. Bien plus, un autre groupe de parlementaires est venu grossir leurs rangs, suivi d’une flopée des ténors les plus émérites de l’Assemblée. Il est 15 heures. Rien ne filtre des entretiens à huis clos et les portables des élus restent dramatiquement hors service. Une rumeur sur un communiqué de l’ambassade de France est vite démentie, dans la confusion générale, car entre-temps tous les centraux de télécommunication étaient saturés. À 17h58, un camion chargé de matelas et de vivres entrait dans l’enceinte de l’ambassade, tandis qu’un très bref communiqué signé par 117 députés libanais faisait état de leur désir de voir la France accepter leur demande d’asile politique. Sur son perchoir, Nabih Berry s’était endormi devant un hémicycle désert et n’a pas pris connaissance du communiqué car, dans les couloirs de l’Assemblée, Assem Kanso gisait, évanoui, un cellulaire collé à l’oreille. Samy KHAYATH Manifestation à Paris Mercredi 15 mars 2006, place du Canada (Paris 8e), devant la statue Komitas, quelque cinq cents personnes se sont réunies pour manifester contre les commémorations prévues à Berlin par un comité turc en l’honneur de Talaat Pacha, principal ordonnateur du génocide arménien de 1915. Ces commémorations paraissent inadmissibles en Europe, terre de droit, et particulièrement en Allemagne, pays qui a su faire un long travail de mémoire sur son histoire. Alors ministre de l’Intérieur, Talaat Pacha fut condamné à mort par contumace par un tribunal militaire turc en 1919 et se réfugiera en Allemagne, à Berlin, où il fut assassiné par un Arménien, Soghomon Tehlirian, en 1921. Tehlirian sera acquitté par le tribunal de première instance de Berlin face à l’énormité des crimes de Talaat Pacha et du gouvernement Jeunes-Turcs. Le procès demeure célèbre dans l’histoire, car son issue sera interprétée comme une condamnation des responsables du génocide. Carla NALTCHAYAN Paris Un tas d’ossements Le courrier paru samedi dernier 1er avril, en page 5, sous ce même titre était de Michèle M. Gharios et non pas Michel Gharios comme imprimé par erreur. Dont acte.
Les Libanais sceptiques

Malgré les efforts de nos dirigeants pour trouver un consensus sur l’entente nationale, les débats à la table des négociations semblent traîner, au grand désarroi des Libanais. D’une part, il y a la question épineuse des fermes de Chebaa (à laquelle est liée celle du désarmement du Hezbollah) ; d’autre part, c’est la question de la...