Bahreïn - L’enquête se poursuit pour connaître les causes de la tragédie Le bateau qui a fait naufrage ne disposait pas de permis de naviguer

Le bateau qui a fait naufrage au large de Manama pouvait seulement être utilisé comme restaurant flottant, mais n’avait pas de licence pour opérer comme bateau de croisière, ont indiqué les autorités, alors que l’enquête se poursuivait hier sur les causes de la tragédie, qui a fait 58 morts. «Le bateau sinistré n’avait pas de permis pour organiser des croisières en mer », a déclaré à la presse le commandant des garde-côtes bahreïnis, le colonel Youssef al-Ghatim, affirmant que le permis lui avait été refusé pour manquement à « certaines conditions ». « Rien dans le dossier de l’embarcation ne prouve que ces conditions aient été remplies », a-t-il ajouté, citant notamment l’absence d’une police d’assurance. À ce titre, a-t-il dit, « son propriétaire a contrevenu à l’une des principales conditions requises pour opérer ». L’embarcation, appartenant à la société al-Dana, « a été inaugurée en mars dernier comme restaurant flottant, et non comme un bateau pour passagers », a-t-il encore déclaré. Le bateau à deux étages, de type banoush (embarcation traditionnelle en bois, utilisée pour des croisières), s’est renversé à moins de 2 km du littoral jeudi dernier vers 21h45 avec 126 personnes à bord, des employés d’un consortium international de bâtiment et leurs familles, qui participaient à un dîner-croisière. La société propriétaire du bateau, al-Dana, a affirmé que l’embarcation était « surchargée », et accusé la compagnie l’ayant loué pour la soirée, Island Tours, d’avoir contraint le capitaine à appareiller contre son gré. Sur les 126 personnes à bord, 58 ont péri et 68 ont survécu, selon un nouveau bilan fourni samedi soir par un porte-parole du ministère de l’Intérieur, Tarek al-Hassan, qui a annoncé qu’une Britannique jusqu’alors portée disparue avait survécu. Le corps d’un Indien a été retrouvé hier dans le Golfe et une Philippine est toujours portée disparue, a affirmé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Enfin, on ignore toujours les modalités d’indemnisation en l’absence de toute assurance pour l’embarcation naufragée.