Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Égypte - Vingt-trois blessés par balles au cours d’affrontements entre les partisans de l’ex-chef du parti et ceux de son successeur Noumane Gomaa et 14 autres membres du néo-Wafd en prison après une rixe sanglante au Caire

L’ex-chef du parti égyptien néo-Wafd (libéral) Noumane Gomaa et 14 autres personnes, dont un député, vont être emprisonnés pendant quatre jours, à la suite d’une rixe sanglante au Caire samedi qui a fait 23 blessés entre les partisans de M. Gomaa et ceux de son successeur Mahmoud Abaza. «Le bureau du procureur général a décidé d’emprisonner M. Gomaa, le député Ahmad Nasser, son fils Achraf et douze autres personnes pendant quatre jours », a-t-on indiqué de source de sécurité. Au bout de ces quatre jours, les 15 personnes pourraient être gardées en prison pour 15 jours supplémentaires, à l’issue desquels elles doivent être présentées à la justice. Les 15 Égyptiens sont accusés d’« incitation au meurtre, d’incendie criminel, de dommages, d’utilisation d’armes à feu sans permis et d’incitation à l’émeute », selon cette source. Samedi, 23 Égyptiens ont été blessés par balles au cours d’affrontements entre les partisans de M. Gomaa, démis de ses fonctions en janvier, et ceux de son successeur Mahmoud Abaza au siège du parti, dans le quartier central de Dokki. Une centaine de partisans armés de M. Gomaa avaient pris d’assaut le matin le siège du néo-Wafd et tenté d’en chasser les partisans du nouveau chef. À l’issue d’affrontements qui ont duré toute la journée, Noumane Gomaa avait été arrêté sur décision du procureur général, Maher Abdel Wahed. Plusieurs journalistes du quotidien du parti al-Wafd sont parmi les blessés, selon une source sécuritaire qui n’a pas pu préciser l’origine des tirs. « C’est un acte de folie », s’est exclamé Mahmoud Abaza, ajoutant qu’« un homme sain d’esprit n’ouvre pas le feu sur des journalistes qui essaient tout simplement de faire leur travail ». L’agence gouvernementale MENA a rapporté que M. Gomaa lui-même avait ouvert le feu avec ses partisans sur les personnes présentes dans le bâtiment. Des cocktails Molotov ont également été lancés dans le jardin du bâtiment et les pompiers sont intervenus pour tenter d’éteindre le feu, en présence de quelques policiers seulement, a constaté un journaliste de l’AFP. Dans l’après-midi, une aile entière du bâtiment avait brûlé et des membres du clan Abaza ont réussi à entrer au siège, où des portes étaient défoncées et des vitres brisées. Des partisans de M. Gomaa ont détruit les ordinateurs à l’intérieur des bureaux et emporté les disques durs. M. Gomaa a finalement été évacué du siège du parti par la police, sous les huées d’une centaine de partisans de Mahmoud Abaza, armés de barres de fer, de cailloux et de bâtons. Arrivé troisième lors de la présidentielle de septembre 2005 avec 2,9 % des voix, Noumane Gomaa a été démis de ses fonctions au sein du parti sur décision de la direction du néo-Wafd « à cause de ses décisions unilatérales et de son comportement de tyran », avait indiqué à l’AFP Mohammad Kamel, haut responsable du parti. L’adjoint de M. Gomaa, Mahmoud Abaza, avait été nommé à la tête du néo-Wafd, lors d’une élection au sein de l’assemblée générale. M. Gomaa, 71 ans, qui dirigeait le parti depuis 2000, a contesté cette décision. La crise couvait au sein du néo-Wafd depuis les dernières élections, la présidentielle puis les législatives de novembre, qui ont vu le parti remporter 6 sièges sur les 454 du Parlement. « Noumane Gomaa a perdu son sang-froid. C’est le seul moyen qu’il connaisse pour gérer la situation », a affirmé Mounir Fakhri Abdel Nour, responsable du néo-Wafd, accusant les partisans de M. Gomaa d’avoir ouvert le feu. Il a également accusé le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) d’avoir encouragé M. Gomaa à lancer ses partisans contre ceux de M. Abaza, car « le PND veut détruire les partis politiques forts ». Noumane Gomaa « est tombé très bas », a, pour sa part, estimé Awatef Wally, membre du haut comité du Wafd. « Je pense que c’est l’acte désespéré d’un homme qui a fait des choses inavouables pendant qu’il était président et qui veut reprendre les rênes du parti à tout prix pour qu’on ne se débarrasse pas de la corruption », a-t-elle ajouté.
L’ex-chef du parti égyptien néo-Wafd (libéral) Noumane Gomaa et 14 autres personnes, dont un député, vont être emprisonnés pendant quatre jours, à la suite d’une rixe sanglante au Caire samedi qui a fait 23 blessés entre les partisans de M. Gomaa et ceux de son successeur Mahmoud Abaza.
«Le bureau du procureur général a décidé d’emprisonner M. Gomaa, le député...