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La secrétaire d’État US accuse les régimes autoritaires arabes de nourrir le terrorisme Rice reconnaît « des milliers d’erreurs » en Irak

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a reconnu hier que son pays avait commis « des milliers d’erreurs tactiques » en Irak, lors d’une visite en Angleterre où des centaines de manifestants hostiles l’ont reçue aux cris de « rentre chez toi ». Invitée par son homologue Jack Straw dans sa circonscription de Blackburn, dans le nord-ouest de l’Angleterre, après que Mme Rice l’eut invité en Alabama en octobre dernier, la secrétaire d’État américaine a déclaré hier que les États-Unis ont fait « des erreurs tactiques, des milliers ». Mais renverser Saddam Hussein était « la bonne décision stratégique » car « il serait impossible de construire un Proche-Orient différent avec Saddam Hussein au milieu », a-t-elle estimé devant quelque 200 experts des relations internationales, responsables locaux et journalistes réunis à l’initiative de l’institut indépendant Chatham House. « Quand on regarde en arrière, sur un plan historique, ce que l’on juge c’est le fait d’avoir pris ou non les bonnes décisions stratégiques, a-t-elle ajouté. Si vous passez votre temps à juger telle ou telle décision tactique, vous manquez de vision d’ensemble. » Mme Rice a également eu des mots très durs pour les régimes autoritaires arabes. « Qui, aujourd’hui, pourrait honnêtement défendre l’autoritarisme arabe qui crée un tel désespoir qu’il nourrit une idéologie de haine menant des gens à entourer leur corps de bombes et à se jeter dans des immeubles aux commandes d’avions ? » a interrogé Mme Rice au détour d’un éloge de la « démocratie libérale ». « Pendant des décennies, les régimes autoritaires (du Moyen-Orient) ont complètement verrouillé l’espace politique dans leur pays » et il était nécessaire de changer ce statu quo. « Certains critiques semblent penser que notre soutien aux réformes démocratiques dérange, (...) mais le vieux statu quo était instable », a-t-elle avancé. Selon Mme Rice, l’Irak et le reste du monde arabe ne sont pas condamnés à cet « autoritarisme » et vivent les prémices d’une culture démocratique. À Bagdad, « nous voyons les premiers contours d’une culture démocratique (...) et avec le temps, de durs efforts et notre soutien résolu, les Irakiens vont renforcer leur fragile culture démocratique et au bout du compte, dans plusieurs décennies, les gens jugeront la démocratie acquise », a-t-elle affirmé. À l’appui de sa démonstration, Mme Rice a évoqué l’évolution de sa propre ville, Birmingham, la capitale de l’Alabama, passée en cinquante ans, selon elle, du statut de ville fermée, violente et gangrenée par le racisme à celui de métropole moderne et ouverte. Mais à Blackburn, une ville dont 20 % de la population est musulmane, l’accueil réservé à Mme Rice a été plutôt houleux. Quelque 200 manifestants, dont de nombreuses femmes portant le voile islamique, l’ont accueillie aux cris de « Honte à toi », « Condoleezza Rice rentre chez toi », « Assez des mensonges de guerre ». Certains manifestants l’ont suivie toute la journée. En fin d’après-midi, Mme Rice s’est rendue à Liverpool, là encore accueillie par une poignée de manifestants. À Liverpool, Mme Rice, musicienne accomplie, devait assister à un concert de l’orchestre philharmonique de la ville en compagnie de M. Straw. Mme Rice, extrêmement détendue, n’a nullement été surprise par les manifestants, expliquant qu’elle en rencontrait « dans chaque ville visitée aux États-Unis ». « Je n’ai aucun problème avec les gens qui exercent leur droit démocratique » à protester, a-t-elle dit. « C’est ça la démocratie. »
La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a reconnu hier que son pays avait commis « des milliers d’erreurs tactiques » en Irak, lors d’une visite en Angleterre où des centaines de manifestants hostiles l’ont reçue aux cris de « rentre chez toi ».
Invitée par son homologue Jack Straw dans sa circonscription de Blackburn, dans le nord-ouest de l’Angleterre,...