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Actualités - CHRONOLOGIE

« Tous les droits ont été transgressés »

S’exprimant à titre informel, Mazen Chakoura, un responsable des Nations unies qui a passé plus d’un an au Darfour, a déploré la situation humanitaire dans la région, tout en accusant le gouvernement soudanais de protéger les criminels. « Khartoum a pris des mesures officielles préventives afin que des poursuites judiciaires contre ces criminels deviennent pratiquement impossibles. » M. Chakoura parle notamment du transfert des soldats accusés de sévices contre des civils au Darfour vers des régions éloignées au Soudan afin d’entraver les procédures judiciaires. Il a par ailleurs affirmé que « les procès – quand ils sont effectivement organisés – sont souvent tenus dans des villes de l’autre côté du pays afin que les plaignants, souvent très pauvres, ne puissent s’y présenter ». L’envoyé de l’ONU assure de même que le gouvernement soudanais est allé jusqu’à altérer, avant une visite prévue d’observateurs internationaux, des sites où avaient été perpétrés des crimes de guerre à l’ouest du Darfour. « Nous avons en notre possession des documents visuels pris par satellites et des dépositions de témoins prouvant que de nombreux cadavres ont été retirés de deux charniers qui devaient être visités par les observateurs », indique-t-il. M. Chakoura affirme, en outre, que les janjawids forment désormais une branche de l’armée soudanaise qui suit des ordres directs du ministère soudanais de l’Intérieur, ce qui leur assure une impunité totale. En juillet 2004, un accord a été conclu entre les Nations unies et le gouvernement soudanais concernant le Darfour. Cette entente stipulait que des forces armées du gouvernement devaient être déployées dans la région afin de protéger les femmes, principales victimes des violences. « Khartoum a profité de cet accord pour renforcer sa présence militaire au Darfour et chasser ses habitants de la région… De nombreuses femmes violentées que nous avons interviewées décrivent leurs agresseurs comme des “hommes portant un uniforme de couleur kaki”, affirme-t-il. Tous les droits ont été transgressés. Il n’y a pas de mots pour décrire l’atrocité et la barbarie que j’ai vues au Darfour », assure-t-il. Commentant les propos du président soudanais Omar el-Bachir qui a affirmé que le Soudan se transformera en un nouvel Irak au cas où des troupes internationales mandatées par l’ONU remplaceraient celles de l’Union africaine, M. Chakoura a déclaré que ce scénario est envisageable car des groupes islamistes terroristes s’entraînent actuellement dans le sud du Darfour et sont prêts à attaquer à tout moment. R. M.
S’exprimant à titre informel, Mazen Chakoura, un responsable des Nations unies qui a passé plus d’un an au Darfour, a déploré la situation humanitaire dans la région, tout en accusant le gouvernement soudanais de protéger les criminels. « Khartoum a pris des mesures officielles préventives afin que des poursuites judiciaires contre ces criminels deviennent pratiquement impossibles. »...