Les cédés

PLACEBO Meds Cela doit être assez frustrant pour les autres groupes du moment de voir la bande à Brian Molko réussir ses albums quel qu’en soit le style ! Après Sleeping with Ghosts qui était une sublime réussite côté électronique, le trio revient à ses premières amours : le rock. La différence entre Meds et leur premier opus, c’est que Placebo a grandi. Devenus adultes, Molko et ses comparses cherchent plus profondément dans leurs tripes l’inspiration. Et la musique s’en ressent. C’est très fort, dynamique et exquis en même temps. Bref, treize nouvelles chansons, dont la superbe Song to Say Goodbye qui vient clore l’album. Une grande réussite qui satisfera les fans de ceux qui avaient, il y a deux ans, enflammé Byblos ! À écouter de toute urgence. PRINCE 3121 On a l’impression que Prince s’est assagi. À mille lieues du génial créateur de Purple Rain, Let’s Go Crazy, 1999 ou Litlle Red Corvette, le Prince d’aujourd’hui, s’il reste une référence en matière de soul moderne a perdu de sa verve. Il suffit d’écouter la ballade extraite de ce 3121, Te amo corazon sortie avant la parution de l’album pour constater le changement. Dans la même lignée que son dernier disque Musicology, 3121 est très agréable à écouter mais n’a vraiment rien d’innovateur. On pourrait même aller jusqu’à confondre le Kid de Mineapolis avec Pharrell Williams… qui, pourtant, lui doit tout. Quelques-uns des titres sont résolument sexy, à l’instar de ce que Prince nous a toujours offert, mais dommage qu’il n’y ait rien de nouveau à l’horizon. FONKY FAMILY Marginale musique Forts du succès de leur précédent album, Art de rue, vendu à 450000 exemplaires, les FF remettent le couvert. Les quatre acolytes marseillais ont trouvé un public qui se reconnaît en eux. Critique sociale et constat amer sur les conditions de vie des jeunes d’aujourd’hui face au mépris des médias. Le genre des FF est alléchant pour n’importe quel jeune qui pense que «Personne ne nous représente / Alors on le fait nous-mêmes/ Parce qu’on n’entend jamais / De la marginale musique». Ce nouvel album s’inscrit parfaitement dans la lignée du précédent, celui de la croisade contre l’ignorance et le mépris. Du bon rap, certes, sur la vie dans les ghettos en France, mais que l’on peut parfaitement écouter à Beyrouth.