CONCERT - « Ya habibi taala » au théâtre Le Tournesol Des notes futuristes pour ranimer le passé

La grand-messe de la musique expérimentale a été célébrée au théâtre Le Tournesol en présence de tous les adeptes et fidèles. Articulée autour du thème des anciennes chansons populaires égyptiennes, Ya habibi taala ne devait pas tarder à dériver vers des rivages nouveaux (ce qui a laissé certains contrits). Les adeptes ont eu l’occasion d’écouter durant une heure et sous une lumière rougeoyante le trio Grindizer, formé de Mazen Kerbaje (trompette amplifiée), Béchir Saadé (clarinette) et Charbel Haber à la guitare électrique. Un quatrième trublion s’est joint à eux pour jouer d’un instrument nouveau qui n’est autre que la manipulation des cassettes. En contorsionnant donc ces bandes magnétiques appartenant aux grandes divas égyptiennes (Asmahan, Leila Mrad et Nour el- Hoda), Raëd Yassine devait ajouter cette petite note passéiste au milieu d’une foisonnante recherche sonore futuriste. Il ravivait ainsi la nostalgie pour ces chansons qui ont traversé les âges sans une ride. «Ce qui n’est pas le cas des chansons populaires d’aujourd’hui», dira en rigolant Mazen Kerbaje. Un concert très travaillé, où les musiciens ont joué tout leur soûl à un public qui semblait avoir pris un infime plaisir. C. K.