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Les lecteurs ont voix au chapitre

Comme tout le monde Je suis, comme nous tous, dans l’espoir que le dialogue national amènera enfin une solution durable à notre pays. Néanmoins, il m’apparaît encore ubuesque de lire dans les mêmes pages du journal des titres tels que « Libanité des fermes de Chebaa », alors qu’il me semble que la priorité est d’exiger de tous les interlocuteurs leur libanité bien avant, et loin devant, leur allégeance à une religion, parti, voire autre pays comme pour les Palestiniens, dont le porte-parole « défie les Libanais de (leur) donner des ordres » (sic). Aujourd’hui, comme depuis des années et comme d’autres pays englués dans des crises sans fin, nous butons sur le fait que quelques dirigeants, nourris économiquement et socialement par la crise, n’ont aucun intérêt à ce que la crise s’arrête. Pr Jean-Jacques MOURAD France « Cette mystérieuse alchimie »… Cette mystérieuse alchimie qui nous rapproche (« De vous à nous », dans L’Orient-Le Jour du 5 mars 2005) n’a rien de secret.Tout juste le temps pour nous de nous arrêter sur un visage, une image, un événement politique ou même un fait divers.Tout juste vouloir dire ce qui nous interpelle.Tout juste faire une pause dans notre quotidien, souvent lourd, pour partager des espoirs, des déceptions. Tout juste composer à travers des mots simples, leur donner vie. Tout juste un désir qui nous rapproche, qui nous rend intimes à vouloir nous toucher mutuellement par-delà la toile virtuelle. Donner un souffle de vie à ce qui nous anime, pour nous retrouver dans ce monde parallèle dont nous rêvons. Tout juste raconter les blessures, celles d’espoirs toujours repoussés, remisés. Le secret de cette alchimie qui nous définit n’est autre que le feu sacré qui consume un peuple, celui qui ne connaît pas de demi-mesures, qui ne connaît point la corruption. Une alchimie dont la pierre philosophale est la liberté de penser tout haut nos rêves et nos espoirs, de les dire avec passion, sans jamais nous lasser. Jean-Claude DELIFER Montréal, Canada Il y a 81 ans « C’est dans une ambiance très positive que nos ministres et parlementaires se sont réunis. Ils semblent sérieux, cette fois, et ils souhaitent par l’élaboration et l’étude approfondie du dossier libanais épineux arriver à une solution. » Ces paroles, qui peuvent qualifier le dialogue qui se déroule à la place de l’Étoile, ont été prononcées par une notable libanaise en 1925 : l’émira Najla Abillamah, à l’Universite américaine de Beyrouth. Je les ai retrouvées dans L’Orient. Et la princesse de continuer : « Tout le monde dans notre pays est toujours prêt à collaborer, mais on crie au scandale si on échoue, et c’est là que réside la différence entre l’Orient et l’Occident. Chez nous, on commence le travail avec un optimisme inégalé et on l’achève par des chuchotements timides. Chez les Occidentaux, l’idée n’est que murmures au début puis elle se concrétise pour devenir un triomphe universel. Nous sommes un peuple qui perd son temps à écouter ses responsables, sans se fier à eux pour son avenir. Et comment progresser si, pour coudre, on a besoin d’importer une aiguille ? » « Enfin, si je m adresse à vous, jeunes, conclut-elle, c’est pour vous pousser à réagir face à cette situation. Il faut traduire ses paroles et sentiments par des actes. » À la lumière de ce discours historique, qui a 81 ans, il est demandé à nous tous de tirer les leçons du passé et à l’ancien ministre Fouad Boutros, un grand merci d’avoir pensé à la femme dans le nouveau projet de loi. Peut-être pourra-t-elle réussir comme notre princesse, là où l’homme, dans notre histoire, a échoué. Antoine SABBAGHA L’arme infaillible de l’expression Il est désolant de voir cette entrave aux libertés d’expression se généraliser un peu partout. Toutes les composantes de la société, civiles ou professionnelles, en sont la cible et tous les moyens semblent bons pour bloquer le plus élémentaire des droits de l’homme. Le corps journalistique, les étudiants, les associations diverses se trouvent dans l’engrenage dangereux, allant de la simple interdiction de diffusion/manifestation à l’enlèvement, la menace, l’atteinte physique et morale, la torture et l’assassinat. Dans un monde où le développement ne cesse de s’accroître, les libertés d’expression sous toutes leurs formes sont le moteur de tout changement au sein de la société, de la politique, de l’économique, du social, du juridique, de l’écologique, etc. Bloquer et étouffer les libertés signifie se heurter à la logique même du développement, qui se veut naturel par définition. Comment peut-on concevoir une tentative de bloquer le naturel ? Chassez le naturel, il revient au galop. Ce célèbre adage illustre parfaitement la réalité qu’on cherche à défier, en vain. Muriel MATTA Limassol Liban SAL : la faillite (in)évitable ? Imaginez que vous soyez actionnaire d’une société dont la situation nette fin 2005 s’établit à -35 milliards de dollars après imputation du résultat de l’année de -2 milliards… Vous vous empresseriez de vendre vos actions, d’autant que les engagements hors bilan, abyssaux, ne sont pas comptabilisés. Cela correspond à 180 % du PIB, c’est-à-dire de la richesse produite dans l’année. Si les Libanais veulent comprendre pourquoi notre pays doit se réformer, ils doivent lire les comptes de l’État. Mais celui-ci utilise toujours une comptabilité de boutiquier. On se demande ce qui se passerait si la loi imposait au gouvernement de demander aux contribuables réunis en assemblée générale de bien vouloir voter les comptes… Espérons que les dirigeants de première catégorie, au lieu de pantoufler sur des questions de deuxième catégorie, se recentreront sur le métier pour lequel nous les avons élus. Adib Y. TOHMÉ Avocat Le droit de savoir Nous suivons avec beaucoup d’intérêt les préparatifs de la réunion Beyrouth I. Nous nous réjouissons de l’attention particulière que porte la communauté internationale à notre petit pays. La presse distille jour après jour les réformes exigées par les bailleurs de fonds. Mis à part les privatisations, l’augmentation des impôts indirects et principalement la TVA semblent obtenir l’accord de tous. Et pourtant, la faillite d’une institution ne peut se régler par une simple augmentation des recettes. Il faut également réduire les dépenses. Nous avons le droit de savoir quelles sont les mesures envisagées par l’État pour réduire ses dépenses internes liées à son fonctionnement et à son train de vie. Même si le peuple est déjà surtaxé, il participera à l’effort demandé pour le redressement des finances publiques. Seulement qu’on nous dise quel est l’effort demandé. Au moment où les Libanais de tous bords ploient sous le joug de la crise, nous aimerions savoir, à titre d’exemple, combien nous coûte un député par mois. Et combien nous coûte un ministre. Entre le salaire, les avantages en nature et les indemnités de toutes sortes que les hommes politiques s’octroient entre eux, le traitement d’un politique libanais serait, non pas un des plus élevés, mais le plus élevé au monde proportionnellement aux capacités du pays. Nous sommes tous pour le sauvetage financier. Toutefois, nous prions nos dirigeants d’arrêter de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. On sait compter aussi. Est-il vrai par exemple qu’un député touche un salaire à vie même s’il n’est plus réélu ? Est-il vrai que le « retour sur investissement » d’un engagement politique ne dépasse pas 12 mois ? Nous ne mettons pas en cause l’engagement national de nos politiques. Nous mettons en cause un système qui contribue à empêcher l’émergence de l’État de droit tant attendu par tous. Bâtir un État suppose l’existence d’un système capable de générer des hommes d’État. L’engagement politique doit cesser d’être synonyme d’investissement et de compte d’exploitation. La communauté internationale ne restera pas éternellement au chevet de notre petit pays. Profitons de cette opportunité pour mettre le train Liban sur les rails de l’avenir. Raymond NAMMOUR Abidjan, Côte d’Ivoire
Comme tout le monde

Je suis, comme nous tous, dans l’espoir que le dialogue national amènera enfin une solution durable à notre pays. Néanmoins, il m’apparaît encore ubuesque de lire dans les mêmes pages du journal des titres tels que « Libanité des fermes de Chebaa », alors qu’il me semble que la priorité est d’exiger de tous les interlocuteurs leur libanité bien avant, et...