La Bourse de Beyrouth attend la reprise du dialogue libanais cette semaine

Après des fortes augmentations de cours, portant l’indice BLOM des valeurs libanaises à 1 713,79 points au début de la semaine dernière, la Bourse de Beyrouth s’est trouvée désormais engagée dès mardi dans un cycle baissier qui s’est ralenti à la veille du week-end. L’annonce, lundi dernier après la clôture du marché, que le dialogue interlibanais, entamé le 2 mars, a été suspendu jusqu’aujourd’hui après cinq jours de débats apparemment fructueux, n’a pas tardé à jeter du froid sur la cote dès le lendemain. La nervosité du marché a été nourrie ensuite par des déclarations incendiaires attribuées à certains participants à ce dialogue provoquant un vent de pessimisme au niveau du pays, plus particulièrement parmi la communauté financière. Mais après plusieurs tractations laborieuses et des propos rassurants au sujet de la reprise du dialogue dans un climat conciliant, certains investisseurs, qui avaient vendu massivement leurs actions en raison des inquiétudes croissantes, n’ont pas tardé à les racheter par endroits dès jeudi dernier. Ce mouvement, qui a touché tous les compartiments de la cote, a rendu le marché très volatil, les courtiers restant partagés sur l’orientation de la tendance cette semaine, car l’enjeu est de taille et les investisseurs en sont conscients. Dans ces conditions, Solidere, principale capitalisation boursière au Liban (3,8 milliards $, soit la moitié de la capitalisation de toutes les sociétés cotées qui s’élève à 7,567 milliards $) a opéré un mouvement de va-et-vient, lui permettant non seulement de recouvrer tout le terrain qu’elle avait perdu, mais d’en gagner un peu. Cela étant, les actions A de cette société, qui étaient tombées de 22,83 $ jusqu’à 21 $, sont parvenues à achever la semaine à 23,03 $ (+0,88 %), ainsi que les actions B qui, après un plus bas à 20,70 $, ont terminé la semaine à 23 $ contre 22,92 $ à la fin de la semaine qui l’a précédée (+0,35 %). Ce mouvement s’est produit à la baisse comme à la hausse dans des échanges très nourris, portant sur 2 154 624 actions des deux catégories d’une valeur de 49 046 503 $, soit 62,33 % du marché. En revanche, les valeurs bancaires, qui ont représenté 34,9 % de toute la cote avec 7 379 607 titres négociés d’une valeur de 27 462 837 $, ont été les plus touchées par la baisse. À l’exception des certificats GDR de la BLOM Bank qui ont légèrement avancé de 85,55 $ à 85,85 $ (+0,35 %), toutes les autres composantes de ce compartiment ont été orientées vers le bas. En tête des valeurs perdantes, les actions ordinaires et prioritaires de la Byblos Bank qui ont fléchi de respectivement 3,12 $ à 2,85 $ (-8,65 %) et de 2,99 $ à 2,82 $ (-5,69 %). Elles ont été suivies par les actions préférentielles et ordinaires de la Bank of Beirut qui ont reculé de 12,20 $ à 11,65 $ (-4,51 %) et de 13,10 $ à 12,95 $ (-1,14 %) et par les certificats GDR de la Banque Audi qui ont cédé 1,96 % à 75,20 $ contre 76,70 $ auparavant. Pour ce qui est des industrielles, elles ont été diversement orientées avec la baisse de Holcim de 3,01 $ à 2,89 $ (-3,99 %) et la hausse des Ciments blancs au porteur de 2,05 $ à 2,14 $ (+4,39 %). Sur le Junior Market, pratiquement délaissé, la tendance est restée stationnaire avec le maintien des parts émises par Beirut Interbank Fund à 104 $ et par Beirut Global Income à 101 $ ainsi que par Beirut Lira Fund à 104 000 LL. Finalement, l’indice BLOM des valeurs libanaises est parvenu à réduire ses dégâts d’une huitaine à l’autre de 2,72 % à 1,32 %, en terminant la semaine à 1 672,13 points, après 1 648,39 points, contre 1 694,44 points à la fin de la semaine précédente. Ce mouvement est d’autant plus significatif qu’il s’est produit dans des échanges assez nourris, portant sur 10 165 171 titres d’une valeur de 78 686 394 $ contre 3 234 777 titres d’une valeur de 62 653 429 $ pendant la même période. Élie KAHWAGI