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Italie - Les proches du Premier ministre dénoncent une offensive calculée des magistrats À un mois des législatives, le parquet accuse Berlusconi de corruption

Le parquet de Milan (Nord) a demandé hier le renvoi en justice de Silvio Berlusconi et de l’avocat britannique David Mills pour corruption, un nouveau coup dur pour le chef du gouvernement italien à un mois des prochaines élections législatives. La requête de procès envers M. Berlusconi et M. Mills pour « corruption en actes judiciaires » était attendue et annoncée par la presse italienne dès hier matin, au lendemain du rejet par le parquet d’une demande d’informations supplémentaires de la défense. Elle intervient au mauvais moment pour le chef du gouvernement, dont la coalition de centre-droit affronte une difficile campagne électorale, où les sondages la placent en retrait de la coalition de centre-gauche de Romano Prodi. Les proches de Silvio Berlusconi et des parlementaires de droite ont unanimement dénoncé une offensive calculée des magistrats, accusés depuis des années par le chef du gouvernement de vouloir nuire à sa carrière politique. « Encore une fois, et juste à la veille des élections, certains magistrats renoncent volontairement à la recherche de la vérité pour poursuivre des buts politiques », a accusé Sandro Bondi, coordonnateur national de Forza Italia, le parti de M. Berlusconi. « En pleine campagne électorale, le parquet rejette une demande légitime de supplément d’information, alors que nous proposions d’interrompre les temps de prescription pour ne pas retarder la procédure. Je vous laisse tirer les conclusions de ce choix », a déclaré à l’AFP Me Niccolo Ghedini, avocat de Silvio Berlusconi et député de son parti. La requête d’un procès par le parquet équivaut en Italie à une procédure d’inculpation. Un juge des audiences préliminaires (GUP) devra maintenant déterminer s’il y a bien matière à procès, une étape qui pourrait prendre plusieurs mois, voire davantage. Le parquet de Milan soupçonne l’avocat d’affaires international David Mills d’avoir reçu 600 000 dollars en 1997 sur un de ses comptes bancaires en échange de faux témoignages en faveur du chef du gouvernement italien, lors de deux procès à la fin des années 90. La défense de Silvio Berlusconi affirme que cet argent ne provenait pas du chef du gouvernement italien, une version également soutenue par David Mills. Silvio Berlusconi, accusé dans ces deux procès de financement illicite de parti politique et de versement de pots-de-vin à la police financière italienne, avait été condamné en première instance en 1998 dans les deux affaires, avant d’être relaxé dans l’une et de bénéficier de la prescription dans l’autre. Mais l’inculpation d’hier est née d’une autre procédure judiciaire, toujours en cours, et dans laquelle il est soupçonné de fraude fiscale dans le rachat de droits cinématographiques par son groupe audiovisuel Mediaset. Le parquet soupçonne que les prix des droits ont été artificiellement gonflés, via des sociétés intermédiaires résidant dans des paradis fiscaux, une galaxie financière très complexe dont l’avocat Mills fut l’un des principaux artisans au début des années 90. La mise en cause de David Mills a rebondi en Grande-Bretagne où l’avocat âgé de 61 ans est l’époux de Tessa Jowell, ministre de la Culture, des Médias et des Sports du gouvernement de Tony Blair. Le couple avait annoncé samedi dernier sa séparation après 27 ans de mariage et Tony Blair a réaffirmé son soutien à la ministre, qui a affirmé ne rien savoir du don financier reçu par son mari. Le ministre de la Santé démissionne Parallèlement, le ministre italien de la Santé Francesco Storace, accusé d’avoir espionné ses adversaires lors d’une élection régionale, a annoncé hier qu’il démissionnait du gouvernement. M. Storace est accusé d’avoir organisé l’an dernier un véritable système d’espionnage de ses rivaux pour conserver la présidence de la région du Latium, qu’il a finalement cédée. Dans une déclaration, le ministre démissionnaire, qui réfute ces accusations, explique qu’il souhaite se placer en retrait de la politique pour mieux pouvoir se défendre.

Le parquet de Milan (Nord) a demandé hier le renvoi en justice de Silvio Berlusconi et de l’avocat britannique David Mills pour corruption, un nouveau coup dur pour le chef du gouvernement italien à un mois des prochaines élections législatives.

La requête de procès envers M. Berlusconi et M. Mills pour « corruption en actes judiciaires » était attendue et annoncée par...