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Législatives israéliennes Embrassades lesbiennes, course à pied, juifs orthodoxes rampants : sur la forme, la campagne électorale démarre fort

Jingles, spots, slogans accrocheurs… Depuis le lancement de la campagne pour les législatives du 28 mars, une vingtaine de formations politiques israéliennes profitent de leur temps légal d’antenne pour animer ce rituel immuable sur les ondes de la radio et de la télévision israéliennes. Leur objectif : convaincre les quelque 15 % d’électeurs encore indécis. Pour cela, presque tous les coups semblent permis. La Feuille verte, un parti qui préconise la légalisation de la marijuana et lutte pour l’écologie et les droits des minorités sexuelles, n’a ainsi pas hésité à montrer deux lesbiennes en robes de mariée s’embrassant longuement devant un guitariste, un « joint » aux lèvres. Grinçant, le Shinouï laïque a, pour sa part, fait diffuser des images de juifs orthodoxes rampant par terre les uns derrière les autres sur un air de jazz, avec ce commentaire : « Si vous les laissez faire, vous serez les seuls à effectuer le service militaire et à payer des impôts », en référence à l’exemption de service militaire dont bénéficient ceux qui se consacrent à l’étude de la religion. Azmi Béchara, candidat d’une liste briguant les votes de la minorité arabe (1,2 million d’habitants sur 7), ne s’embarrasse pas de ses éventuels électeurs juifs. Dans son clip, il intervient longuement en arabe et… sans sous-titres en hébreu. À l’inverse, Avigdor Lieberman, chef de file d’Israël Beiténou (extrême droite), vise un million de russophones. « Olmert : niet », « Netanyahu : niet », « Lieberman : da », dit-il en promettant de « maintenir les criminels en prison ». Benjamin Netanyahu, chef du Likoud (droite) joue, quant à lui, sur tous les tableaux. Dans un premier spot, « Bibi » se veut rassurant. Il apparaît disputant un jeu d’échecs avec son père historien, qui, évidemment, dit le plus grand bien de lui. Mais un autre spot de son parti brandit le spectre du « terrorisme palestinien ». Il met en garde contre les retraits envisagés en Cisjordanie par le Premier ministre par intérim et chef du Kadima centriste, Ehud Olmert, qu’il appelle « Smol-Mert », « smol » signifiant « gauche » en hébreu. Amateur de course à pied, ce dernier apparaît en tenue de sport : « J’ai l’habitude de courir tous les jours 10 à 12 km (...) Sur cette distance, il faut avoir du souffle », dit-il en évoquant ses « 40 ans de carrière politique » et ses ambitions à long terme, le bonheur et la prospérité. Olmert se réfère systématiquement à son charismatique mentor, le Premier ministre Ariel Sharon, dans le coma depuis son attaque cérébrale du 4 janvier. Le Parti travailliste d’Amir Peretz, qui table sur un programme de justice sociale, s’en prend aux coûteux cigares cubains affectionnés par Netanyahu et Olmert : « En un mois, ils fument chacun l’équivalent du salaire minimum, qui doit être réajusté à 1 000 dollars ! » M. Peretz s’est par ailleurs engagé à démanteler les colonies sauvages en Cisjordanie « en l’espace » d’un an s’il était amené à former le prochain gouvernement. Quant au Shass (orthodoxe sépharade), aux Retraités, ou aux sans-logis du parti Lehem (pain, en hébreu), tous évoquent le sévère libéralisme économique de ces dernières années qui a accentué la pauvreté des plus mal lotis et creusé les écarts sociaux. Pêle-mêle, les représentants des partis en lice ont unanimement affirmé avoir « enfoncé » leurs adversaires à l’issue de la première journée de campagne. Selon un sondage publié mardi soir, Kadima était en léger recul dans les intentions de vote. Il est crédité de 37 sièges sur 120, contre 38 auparavant, tandis que les travaillistes et le Likoud se maintiennent plus ou moins avec respectivement 18 et 15 élus. Ils sont talonnés par Israël Beiténou (11 sièges), Union nationale - Parti national religieux (10), Judaïsme unifié de la Torah (8), Shass (8), listes arabes (8), Meretz-Yahad (5 à 6). A vingt jours du scrutin, les jeux ne sont pas encore faits, car les états-majors politiques ont montré ces dernières semaines qu’ils comptaient doser soigneusement leurs « révélations » sur des scandales impliquant leurs rivaux.

Jingles, spots, slogans accrocheurs… Depuis le lancement de la campagne pour les législatives du 28 mars, une vingtaine de formations politiques israéliennes profitent de leur temps légal d’antenne pour animer ce rituel immuable sur les ondes de la radio et de la télévision israéliennes. Leur objectif : convaincre les quelque 15 % d’électeurs encore indécis. Pour cela, presque...